Soucieux de participer aux efforts pour lutter contre l’effondrement de la biodiversité, des agriculteurs échangent sur les pratiques qu’ils peuvent adopter à l’échelle de leurs exploitations. Ils plantent mais ne savent pas toujours ce que valent leurs aménagements en termes de biodiversité. « Ma haie favorise-t-elle suffisamment d’espèces ? Fournit-elle le gîte et le couvert aux auxiliaires ? Est-elle accueillante pour les pollinisateurs ? Quelle est la taille adéquate de mes parcelles ? ». Autant de questions soulevées par les agriculteurs présents à la Ferme de Keruzerh, à Locoal-Mendon, lundi dernier. Tous sont favorables à la protection de la biodiversité et disent en tenir compte dans leurs décisions mais les contraintes technico-économiques et les « freins culturels » les empêchent souvent de modifier leurs pratiques autant qu’ils le voudraient. Haie spontanée « Le temps de travail et le coût des plantations mérite réflexion », estime Martin Diraison, maraîcher à Brech, intervenant lors de la journée d’échanges. « Généralement, on passe un girobroyeur, une sous-soleuse, on achète des plants (pas toujours adaptés), un paillage, des protections, qui coûtent cher, là où une repousse naturelle suffit parfois, avec une simple clôture. On laisse faire la nature, entre deux parcelles. Au bout de deux ou trois ans, une haie spontanée s’implante ; il suffit de sélectionner les espèces en arrachant les indésirables ». L’écologue de formation préconise également ce qu’il appelle l’hospitalité active qui consiste, par exemple, à favoriser la nidification (oiseaux, reptiles, hérissons…). Un couple de chouettes effraie, élevant quatre petits, consomme plus de 5 000 proies dans l’année, dont 85 % de rongeurs. Cavernicoles, ils ne trouvent plus d’endroits pour nicher, faute de vieux arbres creux. La pose de nichoirs peut les aider à s’implanter sur une ferme et rendre un service gratuit et appréciable. Un label biodiversité La Fnab (Fédération nationale des agriculteurs biologiques) a créé un label biodiversité pour en faire un objectif…
Ils favorisent la biodiversité sur leurs fermes