Sur la scène mondiale, il n’y a pas photo. Le Canada, avec ses 21 millions de tonnes cette saison, dépasse d’une tête l’UE dans la production de colza. Ou plutôt devrait-on parler de canola, une marque déposée en 1978 par la Western Canadian Oilseed Crushers Association. Le Canola, can pour canada et ola pour « Oil low acid » (c’est-à-dire huile peu acide), est une star au pays des caribous. Depuis 2017, la culture fait d’ailleurs l’objet d’une exposition itinérante à l’initiative du Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada, pour marquer le 50e anniversaire de cette culture « fabriquée au Canada ». Si les Canadiens en sont si fiers, c’est que l’innovation variétale (OGM) à l’origine de cette graine en a fait une des cultures les plus rentables pour les agriculteurs, et rapporte des milliards de dollars. Sa polyvalence est sans doute à l’origine de son succès permettant de satisfaire les besoins en huile du secteur alimentaire et industriel, et la demande en tourteau (particulièrement riche en protéines) pour l’alimentation animale. Un rendement moyen à 23,3 q/ha La culture est d’une telle importance dans les comptes de la nation, qu’il y a quelques années, un plan stratégique visant à atteindre un rendement de 52 boisseaux l’acre (35,4 q/ha) d’ici 2025 a été lancé. Mais à trois ans de l’objectif, nous sommes encore loin du compte. Cette saison, le rendement a atteint 33,8 boisseaux/acre (23,3 q / ha), un très bon niveau historique. Le challenge est d’autant plus difficile que le Canada n’est pas épargné par le changement climatique et subit lui aussi de fortes variations météorologiques. En 2021, le rendement a chuté à 15,4 q/ha, victime d’une sécheresse impitoyable. La récolte n’a pas atteint 14 Mt, de quoi secouer les marchés internationaux. En effet, les Canadiens exportent la moitié de leur production de graines, et sont les leaders…
Le Canola casse la cabane…à sucre