Les surfaces en céréales panifiables ou en orge brassicole progressent pour répondre à la demande locale. Mais diversifier son assolement demande de produire des grains de qualité.
« Les débouchés et la mise aux normes sont les 2 points fondamentaux à respecter avant d’introduire une nouvelle espèce dans ses rotations », rappelle Colette Quatrevaux, en charge des questions agronomiques à la Chambre d’agriculture. La conseillère épaule un groupe d’une quinzaine d’agriculteurs qui cherchent à relocaliser la production de céréales biologiques panifiables, et qui ont pour objectif de « relever la qualité des blés meuniers ». Les surfaces de céréales à destination de la boulangerie chez ces producteurs varient de 5 à 10 ha. Des essais grandeur nature sont en cours en Finistère, « sur 3 plateformes, à Clohars-Carnoët, à Ergué-Gabéric et à Elliant. D’autres espèces de céréales sont observées, comme le seigle, le petit et le grand épeautre ».
Les surfaces de céréales moins courantes se développent, avec l’exemple de l’orge brassicole qui se répand petit à petit. « La Bretagne ne cultivait que 100 ha en 2012, pour passer à 700 ha en 2019 ».
Garder la valeur
Sur les 65 ha de SAU de sa ferme située à Ergué-Gabéric (29), Jonas Le Gall cultive entre autres du blé panifiable, du colza, de l’orge brassicole, du lupin blanc, du sarrasin ou encore du quinoa. Le producteur apprécie cette richesse de végétaux « qui sollicitent le sol de façons différentes ». Mais diversifier son assolement « demande beaucoup de travail », prévient-il. « Si la récolte est mal stockée, toute la valeur s’en va ». L’agriculteur aussi meunier est équipé d’un trieur pour la mise aux normes de ses lots. Actuellement, il constate « une légère saturation de l’offre sur des céréales comme le blé panifiable bio. Nous ne sommes plus dans la situation où de gros moulins étaient en phase de développement, la demande s’est stabilisée ».