Destiné aux personnes qui ont été accompagnées dans l’année, le repas de Noël du Secours catholique à Janzé existe depuis plus de 10 ans. Un moment festif qui aide les gens à rompre la solitude.
Les 2 °C de température extérieure contrastent avec l’ambiance chaleureuse dans la salle de la Lande aux bruns de Janzé (35). À l’entrée, un beau sapin dont Tino Rossi chante les louanges accueille les soixante-dix invités qui prennent place sur la table de banquet, joliment décorée aux couleurs de Noël. Les chants entonnés par les bénévoles et repris par l’assemblée réchauffent les cœurs. On déguste de la terrine de poisson, du poulet de Janzé, des clémentines, de la bûche crémeuse… Les gens observent, parlent, sourient, chantent ou rient franchement. Les enfants auront des cadeaux à la fin de la fête.
« Cela faisait 2 ans que nous n’avions pas organisé de repas de Noël à cause de la crise sanitaire. C’est un moment convivial et festif où nous rassemblons des personnes et familles aidées dans l’année. Les poulets ont été cuits par un boulanger de Janzé qui nous a aussi donné le pain et une partie des bûches », précise Marie-Hélène Fauvel, responsable depuis 2016 de l’équipe de Janzé du Secours catholique qui compte une quinzaine de bénévoles. Un moment privilégié de la vie de la structure locale s’étendant sur 13 clochers (Amanlis, Corps-Nuds, Piré-sur-Seiche, Chanteloup…). Les deux prêtres de la paroisse sont présents et le maire de Janzé est venu saluer les convives.
La mobilité, un problème en zone rurale
Noël étant un évènement majeur pour les chrétiens, quelques jours avant le repas, une célébration a rassemblé des personnes accompagnées et des bénévoles du Secours catholique à Brie. « Nous aidons des personnes âgées, dépendantes, seules, des familles monoparentales… En milieu rural, les problématiques concernent beaucoup la mobilité, de plus en plus avec les coûts de carburants qui augmentent. Beaucoup de personnes manquent aussi d’argent pour se nourrir ou se chauffer. Nous leur proposons des aides et une écoute », indique Marie-Hélène Fauvel. « Personne ne doit être laissé sur le bord du chemin. »
Venue au repas de Noël ce 14 décembre, une dame avoue manquer de lien social depuis la perte de son mari il y a quelques années. Une autre personne malade, souffrant de solitude, précise qu’elle se rend à tous les moments de convivialité organisés par les bénévoles le mardi matin autour d’un café et de gâteaux. « Ils sont à notre écoute, c’est très important de pouvoir discuter, échanger. C’est un réel soutien », apprécie-t-elle.
Ventes d’habits, de vaisselle, de meubles…
« Nous avons aussi une boutique où nous proposons des habits, des chaussures, de la vaisselle issus de dons que nous trions », précise un bénévole. « Les gens nous demandent par ailleurs des couvertures, des draps… Les dons sont aussi proposés lors de braderies 2 fois par an. » Autre activité, des meubles offerts sont entreposés dans un local mis à disposition par la mairie de Janzé et sont proposés à la vente une fois par mois.
« L’aide passe aussi par des colis alimentaires, des chèques-services avec lesquels les gens peuvent faire leurs courses, des ‘bons-carburant’. En lien avec le Crédit mutuel, nous travaillons sur des micro-crédits pour l’achat d’une voiture par exemple », précise Marie-Hélène Fauvel. « Cet hiver, une dame ne pouvait pas se chauffer car le ramonage n’avait pas été fait. Nous l’avons aidée à payer. » Sur le secteur, le Secours catholique travaille en partenariat avec les Restos du cœur pour l’alimentation, avec les CCAS et CDAS pour les actions sociales… Très dynamique, l’équipe a aussi organisé des voyages, financés par des ventes de gâteaux ou autres actions. « Nous sommes allés à Lourdes, Lisieux et projetons de nous rendre à Pontmain en juin. »
« Beaucoup de gratitude en échange »
Auparavant infirmière, Marie-Hélène Fauvel s’est engagée au Secours catholique après son départ en retraite. « À tous, on peut tout », reprend-elle faisant référence à l’une des devises de l’organisation. Elle a participé à des formations sur différents thèmes : l’écoute, vivre ensemble, être responsable d’équipe… « J’ai avec moi un téléphone sur lequel les gens peuvent m’appeler en cas d’urgence. Pendant le confinement, je passais 50 appels par jour pour que les personnes ne se sentent pas oubliées… ». Toutes ces missions demandent beaucoup de temps mais « on reçoit encore plus de gratitude en échange. »