Ce mode d’habitat séduit de plus en plus de personnes que ce soit au quotidien ou pour de l’hébergement occasionnel en camping ou à la ferme. Jean-Daniel Blanchet les construit avec 100 % de matériaux bretons, du bois en passant par l’isolation et même les fenêtres.
Cela fait un peu plus de 10 ans que Jean-Daniel Blanchet qui est charpentier-scieur de métier s’est lancé dans le micro-habitat. « Je construisais principalement des cabanes dans les arbres ou sur pilotis pour des campings. J’ai vu émerger le développement de la Tiny-House aux États-Unis et j’ai décidé de me lancer rapidement sur ce créneau. J’étais un des premiers en France à proposer ce type d’habitat. Aujourd’hui, mon entreprise emploie 5 salariés et nous fabriquons une dizaine de Tiny-House chaque année. »
Du bois acheté à 30 km à la ronde
Travailler et s’approvisionner avec un maximum de matériaux produits localement est une priorité pour le chef de l’entreprise l’Atelier Bois d’ici, à Langolen (29). Le nom de l’entreprise était tout trouvé puisque Jean-Daniel Blanchet travaille exclusivement avec du bois venant d’un rayon de 30 km maximum autour de l’atelier. « J’achète du bois sur pied, j’en récupère chez des particuliers, avec des élagueurs ou des exploitants forestiers. J’ai un banc de scie et une scierie mobile pour débiter le bois dans les dimensions dont j’ai besoin pour construire mes Tiny House. J’utilise du bois léger de type cyprès, thuya ou séquoia pour la structure et le bardage. Le chêne, châtaigner ou le noyer sont utilisés pour la fabrication des meubles d’intérieur et autres éléments de décoration. Il peut y avoir jusqu’à 12 essences de bois différentes. » Il faut rappeler que pour obtenir son homologation routière la Tiny House doit peser 3,5 tonnes maximum.
Pour fabriquer cette mini-maison entre la structure, le bardage, le lambris et l’aménagement intérieur, il faut entre 5 et 6 m3 de bois soit 3 à 4 arbres. « Nous les fabriquons deux par deux et toujours en équipe de deux personnes. À l’atelier, il y en a toujours 3 ou 4 en cours de construction. Aujourd’hui, entre les délais qui s’allongent sur certains matériaux comme les menuiseries et un carnet de commandes bien rempli il y a 8 mois d’attente entre la commande et la livraison de la Tiny terminée. »
Tout le confort d’une maison
Jean-Daniel pousse ce mode d’habitat très loin jusqu’à le rendre à 100 % autonome avec récupération et filtration de l’eau pluviale. L’électricité produite par des panneaux photovoltaïques est stockée grâce à des batteries au lithium. Un système de phytoépuration permet de traiter les eaux grises et les toilettes sèches sont placées à l’extérieur de l’habitation. « La surface moyenne d’une Tiny est de 15 m2 avec tout le confort d’une maison. J’ai beaucoup de jeunes qui se lancent en agriculture sur du maraîchage, des fruitiers ou des plantes aromatiques qui commandent des Tiny. Ce mode d’habitat leur permet de se poser n’importe où sur des terres agricoles car il n’y a pas besoin d’être connecté aux différents réseaux (électricité, eau…). » Il faut compter entre 60 000 et 90 000 € selon les options et la recherche d’autonomie.
Essayer avant d’investir
Dernièrement Jean-Daniel a acheté un terrain à côté de sa maison pour y installer des Tiny-House. « Certaines m’appartiennent et je les propose à la location aux vacanciers, travailleurs du secteur ou à des personnes qui veulent tester ce mode d’habitat avant d’investir. On est sur un ordre de prix de 380 €/mois charges comprises, c’est intéressant avec un marché immobilier en tension comme actuellement. » L’entrepreneur propose aussi à la location un bout de terrain pour que des propriétaires de Tiny s’y installent pour plus ou moins longtemps. Waltraud, d’origine allemande a choisi cette solution. « Je suis en France depuis 1992, je travaillais sur Paris et je vivais en appartement. À l’heure de la retraite, j’ai souhaité quitter la ville pour vivre autrement. Jean-Daniel et ses salariés ont construit la coque de ma mini-maison et je me suis chargée de tout l’intérieur. Elle était à l’atelier pour être en contact avec l’équipe dès que j’avais besoin d’un peu d’aide. J’habite ici depuis plus d’un an, je loue le terrain à Jean-Daniel. Je suis tombée amoureuse de la Bretagne et de cet habitat. »