Ponctuée d’extrêmes climatiques, 2022 est un symptôme du dérèglement climatique. Après un printemps sec, les précipitations de juin ont été salutaires pour l’agriculture bretonne même si ce type de pluie ressemble beaucoup à un arrosage de jardinier. Le stress hydrique des cultures est atténué sur le moment mais l’effet n’est pas durable. « Ce ne sont pas des pluies dites efficaces pour recharger le sol car elles surviennent souvent sous forme d’orage avec un risque ruissellement quand elles tombent sur un sol excessivement sec. De plus, si la température est élevée, comme cette année, l’évapotranspiration, voire l’évaporation directe, est forte », explique Steven Tual, météorologue et prévisionniste à Météo Bretagne. Décembre fait le grand écart Si la fin de l’année est la période où la terre recharge ses réserves en eau, elle est aussi marquée – normalement – par une baisse des températures. « Or, après un mois d’octobre entre 3 et 4 °C au-dessus des normes, novembre a récidivé avec une douceur très excessive. En fait, sur 2022, octobre ressemble à un mois de septembre et novembre à un mois d’octobre », image Steven Tual. Le début décembre a semblé mettre fin à ce dérapage des températures « avec un retour de l’hiver sur la première quinzaine » : on a enregistré un -8 °C dans le Pourlet. Pour le météorologue de Météo Bretagne, 2022 charrie les caractéristiques du changement climatique : « Des sécheresses et des températures très élevées en été et de fortes pluies quand on entre en régime dépressionnaire »….
Il n’y a plus de saison… Une année dans le rouge