Ar Furlukin est un artiste rennais. Il décline le radis sous toutes ses formes depuis près de quatre décennies.
Si vous vous êtes déjà promené dans les rues de Rennes, alors vous avez sans doute déjà remarqué d’étranges petites sculptures en forme de radis accrochées sur les façades. Taches de couleurs vives se détachant sur des murs plus ternes, elles attirent l’œil et provoquent souvent un sourire ou une interrogation. Au fil des ans, le légume a été décliné sous plusieurs formes dans la ville. Qu’il soit représenté sur une fresque murale de plusieurs centaines de mètres de long ou sous l’aspect d’une mosaïque de 8 mètres de haut, un seul homme se cache derrière ce travail depuis une quarantaine d’années. À l’âge de 62 ans, Ar Furlukin (le « sage rigolo » en breton) a toujours l’œil qui pétille et le sourire radieux lorsqu’il parle de son légume de prédilection.
Un paradigme propre
Originaire des Côtes d’Armor, Ar Furlukin a toujours travaillé dans l’hôtellerie et la restauration. « Les horaires décalés de ce métier me permettaient d’exprimer mon potentiel créatif », confie l’artiste. « J’avais trois ou quatre heures de pause dans la journée pendant lesquelles je me consacrais à mon art ». En 1979, expatrié en Angleterre pour son travail, Ar Furlukin œuvre en parallèle sur un projet littéraire. « Je cherchais un logo pour mes livres. Me sentant loin de mes racines, j’ai alors pensé au radis. Ce mot vient du latin radix, qui signifie racine ». Une fois rentré en France, il se fait tatouer un radis sur le bras droit. La passion pour la crucifère était née. Depuis plus de 40 ans, Ar Furlukin décline le légume sous toutes ses formes et sous toutes ses tailles : peinture, mosaïque, sculpture sur bois, sur bronze ou encore sur verre. « Mon objectif est d’amener de la gaité, du sourire et du lien entre les gens », raconte l’ancien maître d’hôtel. « Je veux montrer que nous sommes tous dans la même botte malgré nos différences ».
La saga continue
À la retraite depuis quelques mois, l’artiste rennais a de grands projets pour « la deuxième moitié de sa vie ». Parmi eux, les ‘Monuments au(x) Vivant(s)’, sculptures de 3 mètres de diamètre en résine et en métal entourées de bancs. « Ce sont des points de rencontre, des lieux de rendez-vous et d’expression », explique Ar Furlukin. « J’ai pour ambition de créer une botte de radis nationale en exportant ce concept hors des frontières bretonnes ». Le premier de la série est fièrement érigé dans la commune de Chateaugiron (35). En parallèle, ses radis géants continuent à sortir de terre ici et là. Le dernier en date a été installé sur le campus The Land situé à Rennes dans le quartier Beauregard en décembre 2022. « Je l’ai baptisé Radis du Futur », annonce le Costarmoricain. « Cela prend tout son sens dans une école d’environnement ».
La folie des grandeurs ?
Toujours en quête d’idées nouvelles, Ar Furlukin ne se fixe aucune limite. Pour 2023, il souhaite peindre des radis sur de vieux tabliers avant de les fixer sur le dos de vaches. « Un éleveur du Sud-Finistère est d’accord pour que je fasse des essais avec son troupeau », sourit l’artiste. Il rêve également d’habiller des silos à grain afin de jalonner la campagne de radis colorés et démesurés. Le Costarmoricain ne désespère pas non plus d’emballer un jour dans du film rouge les menhirs de Carnac. À croire qu’Ar Furlukin n’en aura jamais plein les bottes.
Plus d’informations
https://www.ar-furlukin.com/
Ar Furlukin Ar Furlukin
Merci à Alexis Jamet pour ces belles photos et la retranscription de notre échange.
A bientôt pour photographier le défilé des vaches RADI…euses, ou pour les bâtiments (silos, citernes, hangars,…)transformés en radis géants, ou en fresques colorées…
RADI…calement vôtre
Ar Furlukin