Créée en 2020, l’association Légumineuses à graines du Grand Ouest souhaite relocaliser la production de légumineuses pour l’alimentation humaine.
La demande en alternatives locales aux protéines animales est grandissante, aussi bien pour les consommateurs que pour les acteurs de la filière. En 2020, les régions Bretagne, Pays de la Loire, Normandie et Centre-Val de Loire ont créé l’association Leggo (Légumineuses à graines du Grand Ouest). Son objectif est de promouvoir la production, la transformation, la distribution et la consommation de légumineuses françaises. « Les légumineuses restent majoritairement importées », introduit Jean-René Menier, agriculteur à Mauron (56) et président de Leggo. « Nous souhaitons répondre à la demande d’une production locale, tout en garantissant les volumes aux transformateurs et le prix aux producteurs ». Pour ce faire, l’association fédère à l’heure actuelle une cinquantaine d’entreprises de la filière, de l’amont à l’aval. Elle permet de créer une synergie entre les différents adhérents afin de « répondre au marché et de promouvoir la souveraineté alimentaire ».
Expérimenter grandeur nature
En 2022, des essais en bandes ont été implantés chez plusieurs agriculteurs, dont 6 en Bretagne. Ces tests grandeur nature permettent de comparer le potentiel agronomique mais également technologique des légumineuses. « Certaines variétés de lentilles, par exemple, sont plus adaptées à la mise en conserve », explique Jean-René Menier. « Celles qui se tiennent moins bien seront plutôt destinées à la fabrication de farine ». L’agriculteur a d’ailleurs dédié 1 ha de ses surfaces pour ces expérimentations. « Les lentilles et les pois chiche ont été les plus faciles à mener chez moi, comparé au lupin, à la féverole de printemps et à l’edamamé ». Les graines récoltées ont ensuite été valorisées dans des circuits court et longs.
Des repas végétariens locaux
Depuis 2019, la loi Égalim impose à la restauration collective de proposer un menu végétarien par semaine. La société de restauration Ansamble, adhérente de Leggo, teste alors les graines récoltées lors des essais pour proposer des menus à base de légumineuses locales, en plus de ses repas végétariens habituels. « Cela contribue à la réduction de l’empreinte carbone en raison de la diminution de consommation de viande et de la baisse de l’importation de légumineuses », indique Corinne Mbow, directrice marketing Ansamble.