Le développement des robots de récolte est encore plus avancé en maraîchage sous serre qu’en arboriculture. « A priori, certaines cultures sont plus favorables à l’identification et à la préhension (faculté de saisir) dans leur environnement (tomate, concombre) que d’autres (pomme, poire) », indique l’ingénieur en robotique au CTIFL Florentin Kaçar. « Les fraises sont facilement détectables par colorimétrie car elles sont rouges. De plus, en cultures hors-sol, les fruits sont visuellement un peu séparés du reste de la végétation », abonde le responsable de l’équipe robotique à l’Inrae Roland Lenain. En outre, la culture sous serre offre des conditions contrôlées et standardisées propices à l’activité d’un robot. « À l’inverse des cultures de plein air où l’environnement peut influencer la densité de feuillage, la production et la forme des fruits », ajoute Florentin Kaçar. D’ailleurs, plusieurs projets de robots cueilleurs de tomate existent, et l’un d’eux se distingue du lot : le robot Grow de l’entreprise néerlandaise Ridder qui s’est alliée à la start-up israélienne Metomotion, et dont la commercialisation a été annoncée en 2022. Il s’agit d’un robot avec un bras manipulateur équipé d’une pince coupante qui dépose les tomates dans la barquette. Du côté de la fraise, l’entreprise belge Octinion a lancé son robot Rubion équipé d’un préhenseur flexible : une pince qui se déforme légèrement en saisissant le fruit pour en préserver la qualité. « Les préhenseurs déformables sont une voie de recherche importante aujourd’hui en robotique pour tout ce qui est fragile », explique le responsable de l’équipe robotique à l’Inrae Roland Lenain. Une technologie qui pourrait être généralisée en robotique agricole « d’ici 3 à 5 ans », selon lui….
Maraîchage et arboriculture : Le Sival sous le signe de la robotique