Appi : un programme qui fait mouche !

14836.hr - Illustration Appi : un programme qui fait mouche !
Une fois adulte, ces mini-guêpes perforent les pupes de mouches pour y pondre. Les larves issues de ces œufs vont ensuite se nourrir de ces pupes de mouche.
APPI, devenu aujourd’hui Bestico est un programme de biorégulation. Simple, efficace et économique, cette gamme de produits s’adresse à tous les éleveurs, qu’ils soient en agriculture biologique comme Virginie Sablé (56), ou en conventionnel comme Arnaud Abgrall (29).

S’il est bien un sujet commun à l’ensemble des productions et des modèles agricoles, ce sont les mouches ! Ces petites bêtes ailées agacent les animaux et leurs éleveurs et peuvent être source de nuisances pour le voisinage. Virginie Sablé, qui élève 50 Normandes en bio à Sérent dans le Morbihan, et Arnaud Abgrall, qui élève avec son père 120 Prim’Holstein et des porcs (3 500 places d’engraissement et 1 500 places en post-sevrage), à Lampol-Guimiliau dans le Finistère, ont décidé de limiter leur prolifération. Tous deux ont adopté depuis trois ans un protocole Appi de lutte intégrée, efficace et naturel, dont ils sont satisfaits.

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Les éleveurs Romain Fagot et Arnaud Abgrall sont accompagnés par Christian Cann, technicien Eureden.

Maîtriser le développement des mouches

Le protocole Appi comporte trois auxiliaires biologiques. Le Terrappi est un mélange d’acariens se nourrissant des œufs de mouches. Il doit être relâché dans les fosses au printemps, « une fois la fosse vidée, après les épandages du lisier sur mes prairies », témoigne Virginie Sablé. L’Appiwasp est un lot de mini-guêpes, inoffensives pour les animaux et l’environnement, qui ont la particularité de pondre dans les pupes des mouches. « On les dépose dans la paille, le long des murs ou près des abreuvoirs, dans des zones peu piétinées, car le piétinement entraîne naturellement la mort des larves », explique l’éleveuse. De plus, « quand on vide les cases, les mini-guêpes restent dans le fumier, continuant donc leur travail dans le tas de fumier », ajoute Arnaud Abgrall. L’Appifly, quant à lui, est composé de mouches prédatrices qui craignent la lumière. Lorsqu’elles sont relâchées à proximité de la fosse ou sous les caillebotis, elles s’y cachent pour pondre leurs œufs. Leurs larves sont très agressives envers celles des autres espèces de mouches. L’utilisation de ces trois auxiliaires permet d’intervenir sur les trois stades larvaires de la mouche réduisant ainsi drastiquement son développement.

Un programme sur l’année

« Pour optimiser l’efficacité de la méthode, un programme d’action est établi en début d’année avec l’appui des techniciens d’Eureden, qui se déplacent sur les lieux, et d’un technicien Appi », expose Christian Cann, technicien Eureden. Ce programme doit prendre en compte les spécificités de l’élevage : les différents bâtiments, les stades des animaux et leur alimentation. « Les déjections des veaux sont par exemple, plus riches en protéine, les mouches s’y développent davantage » explique Arnaud Abgrall. Le protocole démarre en mars, lors du démarrage des pontes des mouches et se termine vers octobre, selon le temps. Outre le Terrappi (acariens) qui nécessite une seule application, les produits sont ensemencés généralement une fois par mois. « Quand nous recevons un SMS du transporteur, nous nous préparons pour installer les boîtes. C’est du vivant, il faut donc ne pas traîner. L’été par exemple, les mouches (Appifly) sortent de leur état larvaire dans la demi-journée », illustre l’agriculteur.

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Virginie Sablé (56) a été conseillée par Bruno Bellec, technicien Eureden.

Plus d’économie et de biodiversité

Cette méthode de biocontrôle des populations de mouches se révèle très efficace sur les deux exploitations. « Les vaches sont beaucoup moins embêtées par les mouches, ce qui est plus sécurisant pour nous lorsque nous les manipulons », explique l’éleveuse. « Elles ne se débranchent plus du robot », observe Arnaud Abgrall. Satisfait de ces résultats, il a par ailleurs décidé il y a un an, de transposer cette formule à son élevage de porc : « C’était parfois l’invasion, surtout en engraissement, maintenant il n’y en a plus une seule ». Ce sont aussi des raisons économiques qui ont poussé ce dernier à passer le pas. « Le prix de l’insecticide était trop élevé et ne tuait que les mouches adultes : on l’appliquait sur le dos des vaches, le lendemain il n’y avait plus de mouches certes, mais quelques jours plus tard ça recommençait. Avec le programme Appi, les résultats sont là et cela se révèle deux fois moins onéreux que l’insecticide chimique », explique l’éleveur. Enfin, c’est aussi leur sensibilité à la biodiversité qui rassemble ces deux éleveurs. « On favorise ainsi la biodiversité en préservant d’autres auxiliaires comme les vers à queue. Ils sont très utiles, ce sont des pollinisateurs, il y en a énormément dans la fosse », concluent les deux agriculteurs.

Lise Marrec

Pour plus de renseignements, contactez votre technicien produits d’élevage
• Léo Bardouil, Ouest 56, 06 86 58 61 01 ;
• Bruno Bellec, Est 56, 06 82 82 39 06 ;
• Christian Cann, Nord 29, 06 77 28 03 54 ;
• Roger Le Dez, Sud 29, 06 71 21 01 85 ;
• François Le Calvez, Centre 29, 06 85 03 90 96 ;
• Julien Bannier, Trégor 22, 06 76 10 65 94 ;
• Gilbert Turpin, Goëlo 22, 06 63 37 18 26 ;
• Vincent Chiquet, Merdrignac 22, 06 22 17 27 22 ;
• Benoît Guillo, Rance 22, 06 74 44 83 96 ;
• Claire Trichard, 35, 06 80 99 98 88.


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