Une estimation précise du reliquat d’azote est particulièrement importante pour bien adapter le calcul de dose à chaque situation et ne pas sous ou surestimer la quantité d’engrais à apporter.
Pour les parcelles qui sont dans une des situations suivantes, il n’y a aucune urgence à apporter l’azote :
• Reliquat dans les deux premiers horizons (0-60 cm) supérieurs à 60 unités ;
• Précédent riche en azote (légumineuse) ou fertilisation importante du précédent ;
• Apport récent de matière organique ;
• Sols profonds à bonne minéralisation.
Pour les parcelles en sols (très) superficiels, précédents peu riches en azote, développement faible des cultures… Il est conseillé d’apporter dès que de bonnes conditions de valorisation seront présentes.
Pas plus de 40 unités pour le premier apport
Au stade tallage, les besoins en azote de la céréale sont faibles, et la capacité à valoriser l’azote par la plante l’est également avec un CAU (Coefficient apparent d’utilisation) de 40 à 60 %. Ainsi, un apport trop important ou non justifié est souvent préjudiciable : augmentation du risque de verse, de maladies, mauvaise valorisation par la plante. Bien qu’une carence puisse limiter le rendement, à l’inverse, l’azote n’accélère ni l’émission des feuilles ni celle des talles. Il ne compensera en aucun cas un défaut de plantes ou un déficit du nombre de talles liés à de mauvaises conditions de semis.
Pas d’urgence, attendre fin février
Au vu du contexte du prix de l’azote, de la faible valorisation des apports tallage, apporter dans des conditions de volatilisation actuelles limite l’azote réellement utilisé par la plante. Il est important d’attendre 1 à 2 semaines pour gagner en visibilité sur les pluies et positionner correctement le premier apport pour valoriser autant que possible l’azote apporté. L’absence de pluie actuellement est défavorable à une bonne valorisation des apports azotés et le risque de volatilisation est très élevé. Pour rappel, certaines formes d’azote sont très sensibles à la volatilisation, en particulier la solution azotée et l’urée. Les deux formes d’engrais les moins sensibles sont l’ammonitrate et les urées avec inhibiteur d’uréase (Nexen, Utec…). Le risque de volatilisation est également très important pour les apports d’azote via les déjections animales, en particulier les produits avec des teneurs importantes en NH4+ comme les lisiers.
Limiter les pertes par volatilisation
Voici quelques recommandations pour minimiser les pertes par volatilisation :
• Avant la culture : enfouissement immédiat des produits organiques après apport (des techniques plus ou moins efficaces) ;
• En culture :
Sur prairie : le recours à un appareil qui injecte le lisier sous la surface du sol est idéal ;
Sur maïs : l’enfouissement des apports est recommandé ;
Sur céréales à paille : consulter les prévisions météo : éviter les périodes à risque (temps sec, chaud et venteux).