Pour les entrepreneurs qui se voient « de plus en plus indispensables comme apporteurs de technicité », la délégation va s’intensifier avec des fermes plus grandes, une main-d’œuvre salariée rare et un matériel coûteux.
Jeudi 26 janvier, Entrepreneurs des territoires Bretagne a tenu son assemblée générale à Plurien (22). En marge d’une visite du constructeur Sodimac en matinée, les responsables du syndicat sont revenus sur l’actualité des ETA.
Les prix du matériel flambent
« Le prix du matériel qui flambe est une grosse inquiétude pour notre profession », démarre Frédéric Jan, le président d’EDT Bretagne, citant en exemple l’augmentation de 34 % en deux ans du tarif d’une ensileuse neuve dernier cri chez un fabricant bien connu ou une hausse de plus de 60 000 € en quelques mois sur un tracteur de belle puissance.
« Désormais, la hausse du coût de l’énergie est répercutée dans les coûts de production des constructeurs. Plus globalement, le prix du matériel agricole, innovant et riche en composants électroniques, est davantage impacté que sur le secteur du TP. »
Mutualiser l’innovation pour le monde agricole
Mais d’un autre côté, les entrepreneurs se voient comme solution : « Face à de telles augmentations de prix, difficile d’investir pour les agriculteurs. Plus que jamais, le rôle des ETA reste de mutualiser l’innovation pour le monde agricole. »
Cette innovation doit permettre d’assurer des interventions toujours plus rapides en semis, pulvérisation ou récolte sur des périodes stratégiques (météo) et des gains de productivité « grâce à la modulation intra-parcellaire » permettant d’économiser de la semence ou des intrants par exemple en fonction de la qualité des sols.
Disponibilité des pièces
Autre inquiétude, soulevée par le costarmoricain Régis Macé, l’approvisionnement en pièces de rechange, en cardans ou en pneumatiques : « Auparavant, il y avait toujours de la disponibilité. Aujourd’hui, il y a une telle tension sur le marché, avec des délais de livraison qui peuvent atteindre 6 mois, que nous devons anticiper nos achats bien plus à l’avance et investir pour créer nos propres stocks afin de faire face aux pannes éventuelles. En saison, les pièces rares sont désormais beaucoup plus chères voire introuvables. » Dans ce contexte, pour limiter le taux d’arrêts en saison, les entretiens préventifs et la maintenance en hiver sont encore plus importants. Tout doit être révisé. « La tendance est aussi de favoriser l’auto-formation des chauffeurs en termes de compétences en mécanique. »