Dans le cadre des journées des Métiers de l’agriculture, des agriculteurs ont reçu des groupes de personnes en recherche d’emploi. À Pluvigner, Emmanuel Dousselin a ouvert les portes de son entreprise.
L’après Covid est marqué par une augmentation du télétravail et par la volonté, pour certains individus, de redonner un sens à leur travail. « Il y a des envies de venir vers le monde agricole », assure Simone Ansquer, de l’Anefa. « À nous de lever les dernières réticences, de montrer aux citadins que le milieu rural n’est pas perdu au milieu de nulle part, que le secteur agricole propose des métiers à l’extérieur mais aussi à l’intérieur des bâtiments, que les métiers ne sont plus trop physiques, qu’ils peuvent être facilement occupés par des femmes ». L’Anefa et ses partenaires, dont Pôle Emploi, a demandé à des agriculteurs et à des entreprises du paysage d’accueillir des personnes en recherche d’emploi pour leur présenter leur activité. À Caudan, près de Lorient, c’est un maraîcher qui a ouvert ses portes ; à Lanvénégen et à Ploërmel, des éleveurs de bovins lait ; à Ploëren, un pépiniériste et à Pluvigner, un producteur-transformateur de lait de chèvres. Ce dernier, Emmanuel Dousselin, avait particulièrement à cœur d’accueillir ces visiteurs. Non issu du milieu agricole, il s’est installé, fin des années 90. Il est, lui-même, employeur de main-d’œuvre. « J’ai un BTS agricole. Je souhaitais m’installer mais je ne trouvais pas de ferme, ou alors, les capitaux demandés étaient trop importants. Je n’y croyais plus ; je me suis orienté vers le conseil en gestion après avoir obtenu DUT en comptabilité ». Après 7 années à conseiller les agriculteurs, il s’est installé avec son épouse à Pluvigner, en production de lait de chèvres. Ils ont aujourd’hui 4 salariés (3,5 équivalents temps plein).
Des salariés formés à la transformation du lait
Une quinzaine de demandeurs d’emploi étaient présents lors de la visite. L’éleveur leur a présenté les salariés et leur parcours professionnel. Trois femmes travaillent dans la fromagerie. Deux d’entre elles ont réalisé un certificat de spécialisation « transformation et commercialisation des produits agricoles » au lycée du Gros Chêne, à Pontivy. L’une était infographiste avant de suivre cette formation, en alternance. Elle est actuellement employée à mi-temps ; elle a conservé, en partie, son ancienne activité. « J’ai une préférence pour les personnes qui ont un parcours de formation agricole », indique Emmanuel Dousselin, « On parle le même langage ». Le manque de formation n’est pourtant pas rédhibitoire, la troisième salariée a été femme de ménage, puis boulangère. « Elle n’a pas de parcours agricole, nous l’avons formée sur place. L’entente était bonne ; nous l’avons embauchée. Elle fait les livraisons car elle a un bon relationnel ». Adrien est en charge de l’élevage. « Il avait une formation et une expérience de 6 ans de salarié en production laitière (vache) ». L’élevage des chèvres l’intéresse, « c’est plaisant ; les animaux sont plus petits, plus maniables. Elles sont curieuses et viennent facilement vers vous ». Pour autant, il va prochainement s’installer sur la ferme familiale, en vaches laitières. Se posera, pour les éleveurs, le problème de son remplacement…