Adrien Montefusco, éleveur à Saint-Yvi (29), a cessé la caudectomie il y a 4 ans dans son élevage de 140 truies. Les 10 % de queues très abîmées remettent en cause une démarche qui devrait s’inscrire dans le bien-être animal. « Actuellement, il y a 55 % de queues indemnes au départ à l’abattoir, 30 % de queues lésées et 10 % très abîmées ». Le constat d’Adrien Montefusco est sans appel. « Il n’y a pas vraiment de solutions, tant le sujet est complexe ». Très actif sur les réseaux sociaux, il avait entrepris cette démarche pour répondre aux auditeurs, inquiets des mutilations sur les petits porcelets. « Ce que nous appelons soins dans le métier sont des mutilations pour la plupart des gens ». L’éleveur, qui témoignait au lycée Le Touche de Ploërmel, a travaillé avec la coopérative Le Gouessant sur les courants parasites après avoir tenté d’améliorer la technique en jouant sur les densités, les températures, la ventilation, les jouets… « Le chantier est colossal. Je pensais trouver des réponses, j’ai trouvé des questions ». Depuis deux ans, l’Inrae analyse le comportement des animaux grâce à des caméras. « Notre présence dans les salles modifie le comportement des porcs ; pas facile de trouver le ou les agresseurs. C’est de toute manière beaucoup trop chronophage ». Plusieurs centaines d’heures ont déjà été analysées dans l’espoir de trouver des signes précurseurs du cannibalisme. Le son est également enregistré ; certains cris pourraient servir d’alerte. Sans résultat probant, à ce jour. 1 €/porc de matériaux manipulables « Je m’obstine car je pense que la dérogation ne durera pas éternellement ». Différents matériaux manipulables ont été testés sur l’élevage. « Des matériaux nobles : cordes de chanvre, toiles de jute, bois. Pas de plastique. Le coût de ces matériaux revient à 1 € par porc ». Parfois, les mordeurs sont détectés et isolés, mais l’infirmerie loge également des animaux mordus… et les…
« Je pensais trouver des réponses, j’ai trouvé des questions »