Lorsque l’on pense au marché du maïs, on a tendance à s’attarder sur ce qui se passe en Ukraine ou aux USA. Et pourtant… C’est surtout l’axe sino-brésilien qui est en train de faire bouger les lignes. Le prix du maïs résulte de la confrontation entre offre et demande. Cette saison, les récoltes mondiales ont connu un net recul (-6 %). Face à cela, la demande s’adapte plus ou moins. Rappelons que 56 % des débouchés mondiaux concernent l’alimentation animale, 14 % l’alimentation humaine et 26 % l’industrie (essentiellement les biocarburants). En alimentation animale, les arbitrages entre blé et maïs sont rapides et plaident d’autant plus pour la céréale à paille que le tourteau de soja est devenu hors de prix. C’est essentiellement sur ce poste « feed » que la demande décroît cette saison. Dans les autres secteurs où la substitution n’est pas possible (éthanol, amidon), ce sont d’autres facteurs qui entrent en jeu. L’inflation réduit légèrement la demande en « food », mais ne semble pas modifier celle du biocarburant. Il faut dire que dans ce dernier cas, les pays producteurs ne sont pas tous dans le même bateau. La boulimie chinoise La demande baisse aux USA, en lien avec le recul du prix du baril, alors qu’au Brésil, elle ne cesse de progresser, absorbant désormais 10 % de la production nationale contre 3 % en 2018… En Chine, où les enjeux environnementaux sont énormes, 29 % de la récolte est consacrée à la production d’éthanol. Or comme la demande de maïs pour l’alimentation animale y croit très vite (reconstitution du troupeau après la crise de FPA de 2019 et rationalisation des élevages), le pays a besoin de recourir de plus en plus aux importations car la hausse de la production ne suffit pas. Ainsi, l’évènement le plus marquant dans le marché du maïs des 5 dernières années n’est…
Maïs : La Chine pousse ses pions au Brésil