Dans le Porzay, deux élevages familiaux sont sur la sellette. Le tribunal administratif de Rennes, saisi par l’association Eaux et Rivières, a jugé que l’autorisation d’exploiter qui leur a été respectivement attribuée par le préfet du Finistère est caduque. Dans les faits, ce jugement est un coup dur porté à l’agriculture familiale unanimement plébiscitée, y compris par les associations environnementales. Pour les agriculteurs directement concernés, il s’agit d’une véritable remise en cause de leur métier.
Les deux jugements sont, à certains égards, surprenants. L’un d’eux concerne un agriculteur qui a souhaité rationaliser son exploitation en passant de 70 à 170 truies tout en abandonnant ses 40 vaches laitières. Une façon d’alléger la charge de travail tant on sait que conduire simultanément deux ateliers de truies et de vaches est très exigeant en main-d’œuvre. Le second jugement concerne un élevage de 160 truies naisseur-engraisseur refait à neuf et passé à 200 truies dans le but de préparer l’installation du fils intéressé par la reprise.
La contestation de ces deux dossiers n’est pas simplement juridique. Elle est symbolique. Elle intervient dans un des 8 bassins bretons algues vertes où l’agriculture est systématiquement stigmatisée. Cette hostilité récurrente vis-à-vis de l’agriculture dite intensive a pour conséquence de décourager les agriculteurs. C’est particulièrement vrai sur ce territoire de Douarnenez Communauté qui, entre 2010 et 2020, a déjà perdu 30 % de son cheptel bovin, un quart de ses porcs et 12 % de ses volailles : soit une baisse de la charge d’azote organique de 41 u/ha. Avec à la clé une végétalisation des surfaces cultivées fertilisées avec de l’azote minéral nettement moins vertueux et des emplois locaux qui disparaissent. Courte vue !