À la SCEA de Kerhellec, un foyer d’Influenza aviaire hautement pathogène a été détecté dans un poulailler vers la mi-février. La décision administrative a conduit au dépeuplement de 200 000 poules dans trois bâtiments distincts. En quelques heures, l’aviculteur de Saint-Connan s’est retrouvé face à un mur de problèmes à résoudre. « Il faut rapidement trouver des solutions avec le banquier et le comptable. Chez nous, les annuités mensuelles représentent 50 000 €. Le prix d’entrée de la poulette à 5 € est normalement amorti sur 12 mois de ponte, nous étions à mi-parcours… » Le centre de conditionnement qui traitait 2 millions d’œufs par semaine est à l’arrêt. « Je ne fournis plus mes clients habituels. J’ai essayé de trouver des collègues pour dépanner les plus fidèles. » Cela représente des années de développement de liens commerciaux en suspens. L’objectif est de « redémarrer au plus vite » pour pouvoir conserver sa clientèle mais aussi son personnel alors que le marché du travail est très demandeur de main-d’œuvre. « Heureusement, je ne suis pas seul. J’ai une bonne équipe, solidaire. » Plusieurs salariés se sont lancés dans un chantier de nettoyage de deux mois. « Il faut tout nettoyer, gratter, dépoussiérer… Je vais employer des laveurs en renfort, louer du matériel professionnel. Même la disponibilité en eau est une question. » La production d’œufs reprendra au mieux cet été. Le Costarmoricain croise les doigts pour pouvoir accueillir le lot de poulettes prévu au 15 juillet.
Après le dépeuplement, deux mois de nettoyage