Lors d’une ferme ouverte politique, la Confédération paysanne 35 a abordé la question de la gestion de l’eau. L’évènement s’est tenu sur une exploitation maraîchère à Guipry-Messac (35). « Il ne faut pas parler de la sécheresse uniquement en été », martèle Charlotte Kerglonou, porte-parole de la Confédération paysanne 35. « Il faut absolument anticiper ». Lors d’une table ronde où élus et services de l’État étaient conviés, le syndicat a appelé à la priorisation et au plafonnement des usages de l’eau. Quantité et qualité sont liées Il souhaite en effet que la priorité soit donnée aux productions alimentaires et non aux productions énergétiques, à l’instar du maïs destiné aux méthaniseurs. Il demande également que « les restrictions impopulaires », liées par exemple au nettoyage des voitures et aux piscines, démarrent plus tôt dans l’année. « Tout cela va demander un vrai courage politique », insistent les agriculteurs présents. « Résoudre le problème par du stockage n’est que du curatif », estime Sébastien Vétil, membre du bureau de la Confédération paysanne 35. « Nous devons faire en sorte de mieux stocker l’eau dans nos sols ». Pour ce faire, il pointe l’agronomie à remettre au centre des pratiques avec notamment la plantation de haies, la couverture permanente des sols ou la diversification des cultures. « Nous devons aussi utiliser des variétés résilientes adaptées à nos terroirs, même si cela demande encore de la recherche scientifique ». La qualité des masses d’eau bretilliennes a également été abordée. En Ille-et-Vilaine, 3 % du réseau hydrographique est en bon état écologique. « L’argent public dépensé pour traiter cette eau serait plus utile en amont pour lutter contre la pollution », concluent les membres du syndicat. La sécheresse continue Installée en 2019 sur une exploitation maraîchère à Guipry-Messac (35), Virginie Roussel a subi le manque d’eau de plein fouet en été 2022. À cause des fortes chaleurs, son bassin de rétention…
« Il faut une politique de répartition de l’eau en agriculture »