Chez un éleveur de porc en difficulté, la Confédération paysanne a interpellé les élus sur la crise profonde qui épuise les filières bio et réclame des aides d’urgence. Mardi 21 mars, sur la ferme d’Olivier Tanguy à Plouisy, la Confédération paysanne des Côtes d’Armor a sensibilisé les responsables politiques sur les difficultés profondes des filières bio. « La baisse de la consommation et la hausse des charges pour les producteurs sont principalement en cause. Le ministre de l’Agriculture a annoncé récemment un plan d’urgence d’un montant dérisoire de dix millions d’euros pour les producteurs bio. Soit 166 euros par ferme, tandis que des paysans voient leur déficit se creuser de jour en jour. Les filières porc et lait ont enregistré des pertes de plusieurs dizaines de millions d’euros », ont expliqué les syndicalistes. 15 % de production déclassée Pour faire sentir la « détresse » dans les campagnes, Olivier Tanguy a témoigné. Il s’est installé en février 2019 en investissant 800 000 € (rachat de la structure, construction d’un bloc neuf maternité et gestantes, équipements…). Son atelier est dimensionné pour 64 truies sur 63 ha de SAU. Sa situation est critique. « J’ai baissé mon effectif de deux truies par bande dès l’été dernier. Aujourd’hui, il y a trois semaines de retard sur les enlèvements, du jamais vu en conventionnel. Dans ce contexte, l’indice de consommation explose et les silos se vident à vue d’œil », confiait le producteur qui travaille avec le groupement Bio Direct. 15 % de sa production est « déclassée » et payée au prix de base conventionnel sans la plus-value qualité. Face à un coût de revient entre 3,8 et 4 €/kg, Olivier Tanguy est payé en moyenne 3,25 €/kg. « L’année dernière, je me prélevais 800 € par mois. Aujourd’hui, ce n’est plus que 300 €. » « Des ateliers disparaîtront avant l’été… » Toutes ses…
La Conf’ martèle l’urgence de soutenir le bio