Les troupeaux ovins et bovins de Michel Le Derf, à Baden (56), sont soumis à un régime hivernal sévère. L’éleveur espère un printemps favorable à la pousse de l’herbe. Les 80 hectares de l’exploitation, proches du golfe du Morbihan, sont en bonne partie sur un plateau séchant. La cinquantaine sonnée, Michel Le Derf n’avait jamais connu une telle année fourragère. « La vingtaine d’hectares d’herbe ensilée lors de la première coupe du printemps dernier a été totalement consommée de juin à décembre suivant », déplore l’éleveur. « Comme il n’a quasiment pas plu d’avril au 15 octobre et qu’il a fait chaud très tôt, il n’y a eu ni pâture, ni 2e coupe (de foin) ». Et ce, malgré le fait d’avoir parqué les animaux – 35 vaches allaitantes et 200 brebis – sur une petite surface de manière à protéger les autres parcelles (57 ha d’herbe). Même le dactyle, réputé résistant à la sécheresse, a disparu à certains endroits. « J’ai ensilé mes 4 hectares de maïs, initialement prévus pour une récolte en grain ». Les sursemis, effectués dans certaines parcelles n’ont pas été très efficaces. « Trop tardifs, vers le 20 octobre. Avant cette date, c’était trop sec. En plus, une période de froid est arrivée assez tôt, début décembre ». Pour pallier le manque de fourrage, l’éleveur a acheté 28 tonnes de betteraves, 90 bottes d’enrubanné. « Dès juillet, j’ai anticipé en achetant 70 bottes », et plus de paille qu’habituellement (50 tonnes). Prairies ressemées à l’automne Il a semé, pour la première fois, 11 hectares de méteil sous couvert de ray-grass l’automne dernier. Il sera ensilé fin avril pour laisser place à la prairie multi-espèces. « Avant, j’avais l’habitude d’implanter des mélanges de RGH et de trèfles. Je ne mets jamais de RGA car, ici, sa période de pousse est limitée. À l’automne 2022, j’ai aussi implanté 10 hectares de mélanges…
L’année fourragère 2022 a marqué la zone littorale