Optimisation des achats et des consommations d’énergie, solutions d’autoconsommation, énergies renouvelables, focus sur l’agrivoltaïsme… À l’occasion d’une conférence, les responsables des Maraîchers d’Armor ont balayé la vaste problématique d’actualité de l’énergie.
Vendredi 24 février, la coopérative Les Maraîchers d’Armor a organisé pour ses producteurs et salariés une conférence sur le thème de l’énergie au lycée Pommerit à la Roche-Jaudy. À la tribune, aux côtés des administrateurs, deux témoins venus apporter « leurs expertises et leurs regards généralistes pour prendre de la hauteur » : Olivier Boussinesq, directeur général des achats d’énergie (gaz et électricité) pour le Groupement Les Mousquetaires, et Éric Bothorel, député de la 5e circonscription des Côtes d’Armor et récent rapporteur du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables.
« La crise énergétique actuelle nous confronte tous à deux menaces : d’une part, l’explosion et l’instabilité des prix de l’électricité et du gaz, et d’autre part, un risque de pénuries possibles. Parmi nos adhérents, les producteurs serristes sont particulièrement préoccupés par la question », a rappelé Gilbert Brouder, président de la coopérative. « L’énergie est une question cruciale sur les sites de production mais aussi au niveau des stations où les besoins sont importants pour la réfrigération, la climatisation des centres de réception… Or notre coopérative ne coche malheureusement aucune des cases des dispositifs d’aides actuels de l’État », rebondissait Hubert Jacob, vice-président.
Un prix de l’électricité bien négocié mais multiplié par trois
Au sein des Maraîchers d’Armor, deux groupements d’achat existent depuis 2010 pour le gaz (27 adhérents) et 2018 pour l’électricité (115 adhérents dont certains de la Sica de Saint-Pol-de-Léon). « Sur le contrat terminé en 2022, nous avions fait une bonne opération sur le tarif de l’électricité. Pour 2023, nous avons aussi négocié de bonnes conditions, mais le prix a quand même été multiplié par trois ! », précisaient les responsables.
À la coopérative, le sujet de la sobriété énergétique est depuis longtemps sur la table. « Nous avons développé une expertise pour la maîtrise des consommations et des coûts. Par exemple, les producteurs sous abri consomment en moyenne 40 % d’énergie en moins que la moyenne nationale pour produire de la tomate. »
Installations photovoltaïques
Les Maraîchers d’Armor s’inscrivent également dans la dynamique d’optimisation du mix énergétique s’associant à « l’objectif national de 30 % de décarbonation de la filière légumière » en transition depuis plusieurs années. À ce titre, de nombreux producteurs se sont équipés ou projettent de s’équiper avec des installations photovoltaïques. « C’est aussi le cas de la coopérative, pour deux de ses stations de conditionnement. »