La Bretagne ne recense pas encore de projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), signe d’un manque de coordination entre monde agricole et administration. Aujourd’hui, l’agence de l’eau Loire-Bretagne en est tout juste à la phase diagnostic des PTGE avec le lancement d’études Hydrologie Milieux Usages Climat (HMUC). Introduites dans l’outil de planification baptisé « schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux » (Sdage) Loire-Bretagne 2016-2021, « ces analyses peuvent durer deuxannées avant de fournir des résultats », admet Jérôme Martin, chef de service des espaces ruraux, délégation Armorique de l’agence de l’eau Loire-Bretagne. Un pas de temps que semble approuver Eau et Rivières. Il s’agit « d’améliorer la connaissance du territoire avant de se lancer dans la création de réserves de substitution », soutient Estelle Le Guern, chargée de mission à l’association. Récupérer l’eau de pluie « À l’échelle du territoire, nous avons tenté de faire un bilan global de la consommation des eaux souterraines mais les usages agricoles, notamment dans l’élevage, ne sont pas toujours bien pris en compte », précise Flora Lucassou du BRGM. Par exemple, les forages individuels des agriculteurs ne sont pas « soumis à une obligation de déclaration », note Estelle Le Guern. Selon les conclusions d’une note de 2016 sur « les enjeux de l’eau en Bretagne à l’horizon 2040 », le Conseil économique et social régional (Ceser) laisse entendre qu’une baisse de l’élevage est nécessaire. Pour l’heure, l’agence de l’eau Loire-Bretagne mise plutôt sur la récupération d’eau de pluie. En 2022, une enveloppe de 4 millions d’euros a été allouée aux exploitations agricoles pour récolter et stocker les eaux pluviales des bâtiments d’élevage. Selon ses dires, ces récupérations permettent des économies moyennes de 1 500 m3 par exploitation. Favoriser une meilleure infiltration L’agence de l’eau Loire-Bretagne met en avant d’autres leviers liés au cycle…
L’Enjeu à l’horizon 2040 : Ménager la ressource en eau