Plus de 200 éleveurs ont participé aux journées Club Robot organisées par Samuel Pansart, référent Robot à Eureden. Les 4 journées ont eu lieu sur toute la Bretagne. Les 1, 2 et 3 mars étaient sur le thème de l’énergie dans la ration pour les troupeaux robotisés avec l’intervention d’Éric Hoeltgen, nutritionniste et directeur d’Alfalor. La journée du 9 mars était axée sur l’optimisation des performances du robot avec l’intervention de Marion Préau, FDS.
C’est le 16e Club Robot Eureden et il y a toujours de plus en plus de participants. Après un lancement au Space en 2015, les éleveurs du Club Robot se retrouvent presque 2 fois par an pour des journées techniques en salle et/ou en élevage avec différents intervenants. Les éleveurs sont également partis en voyage d’étude au Portugal, puis en Italie. Lors de cette 16e édition, ils étaient plus de 200 éleveurs à avoir suivi l’intervention d’Éric Hoeltgen en salle le matin. L’après-midi, les éleveurs étaient séparés en 2 groupes en élevage. Le premier atelier était animé par Éric Hoeltgen, sur les thèmes de l’observation du troupeau et de la complémentation énergétique. Puis, le second atelier était animé par les vétérinaires Eureden, Pierre Clément et Pascal Desombère, pour parler homogénéité de la ration avec les outils Tamis Penn State et Tamis bouse.
Comment atteindre les 35 kg/VL/J ?
De nombreux éleveurs sollicitent leurs techniciens Nutrition Bovine Eureden pour augmenter la production par vache. Il y a aussi de plus en plus de troupeaux à haut niveau de production (+3,7 % d’élevages > 11 000 kg entre 2018 et 2022). Face à ce constat, Eureden a réalisé une enquête auprès de 33 élevages bretons. Céline Bonin, étudiante en 5e année du cursus ingénieur à l’ESA d’Angers, a réalisé cette enquête dans le cadre de son stage de fin d’étude à Eureden.
L’objectif était d’identifier les facteurs communs qui caractérisent les élevages à plus de 35 kg/VL/j pour en faire un guide pratique à destination des éleveurs.
Ces points clés ont été présentés lors de ces réunions Club Robot par l’équipe nutrition, Philippe Charlotin et Glen Elleouet.
Nourrir le sol avant de nourrir les vaches
Éric Hoeltgen a interpellé les éleveurs en rappelant qu’avant de chercher à équilibrer la ration de ses vaches, il fallait commencer par bien nourrir le sol. En effet, le premier aliment des vaches est le fourrage, il est primordial de bien gérer cette culture. Il a rappelé l’importance d’une bonne persistance de la lactation pour une bonne rentabilité. Il précise qu’il faut toujours penser à optimiser le fonctionnement du rumen en fournissant les éléments nécessaires à la population microbienne avec des glucides rapides, des protéines dégradables, de l’énergie fermentescible et des minéraux, oligo-éléments et vitamines. Tout est une question d’équilibre et d’adaptation en fonction de l’énergie disponible dans les fourrages.
Lors de ces journées, le nutritionniste a également présenté les différentes sources d’énergie à privilégier en Bretagne. Puis, il a fait un tour d’horizon sur les pratiques alimentaires dans les troupeaux performants à l’étranger.
Une ration homogène
Pour surveiller l’homogénéité et la valorisation de la ration, les techniciens et vétérinaires Eureden disposent des tamis Penn State et tamis bouses. Pour améliorer la valorisation et la production, l’objectif est d’avoir un tamis avec peu de particules grossières. Pierre Clément, vétérinaire, a identifié le rôle des différentes particules dans le rumen. Les particules fines servent de starter tandis que les particules supérieures à 19 mm ont peu de valeurs alimentaires. Il faut aussi faire attention à ce que la ration soit homogène tout au long de l’auge, si ce n’est pas le cas, il y a des réglages à revoir sur la mélangeuse.
Enfin, pourquoi tamiser les bouses ? Pour voir la digestibilité de la ration et l’efficacité de la digestion. L’objectif est de ne pas avoir plus de 22 % de résidus. Si c’est le cas, il faut revoir la ration, surveiller l’acidose… Une des solutions est également d’apporter des levures vivantes, pour favoriser le développement des bactéries qui digèrent les fibres et aider la production laitière. Suite à l’essai réalisé dans les élevages Eureden en 2021 sur 1 000 VL, l’effet des levures vivantes Actisaf sur le gain de production a été de 1,6 kg de lait supplémentaire par vache et par jour.
Marine Rozec