Depuis la récolte 2021, les prix se sont envolés permettant à l’EBE par hectare de dépasser tous les plafonds, et ce, malgré l’inflation galopante des coûts des intrants. La récolte céréalière 2022 cumule à la fois des valeurs d’achats d’engrais à des prix raisonnables et, dans le même temps, des prix des céréales au plus haut depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Malgré la hausse des coûts de l’énergie, l’EBE des producteurs céréaliers qui naviguait entre 350 et 400 €/t depuis 2018, a plus que doublé en un an, atteignant 754 €/ha au 3e trimestre 2022. Cette hausse de trésorerie est un atout, certes, mais encore faut-il le faire fructifier avec la future récolte. Des prix qui décrochent Depuis novembre, les cours du blé ont décroché face à un marché toujours plombé par l’alourdissement de l’offre lié à la reprise des exportations ukrainiennes et la hausse sensible de la récolte russe. À ce jour, la cotation euronext pour septembre s’établit à 260 € mi-mars 2023 contre 420 fin mai 2022… prix auquel il convient encore de retirer 20 €/t pour arriver au prix « départ exploitation ». Chute de la trésorerie ? À partir des résultats de la récolte 2022, essayons de nous projeter dans le contexte de la future récolte 2023. Si on applique les évolutions d’indices sur les composantes permettant d’évaluer le point d’équilibre moyen de la tonne de blé vendue pour la récolte 2022, ce dernier passe de 258,4 à 311,40 €/t soit une augmentation des dépenses de 52,90 €/t. Pour faire face à cette hausse des intrants, le prix, si la tendance déflationniste se maintenait, ne serait plus suffisant. De 291 €/t, le prix moyen annuel perçu par notre échantillon passerait à 240 €/1 000 litres entraînant une baisse des recettes de 51 €/t. Le point d’équilibre prévisionnel n’est donc plus couvert par le prix de vente et la…
Rapport prix/intrants… vers un effet ciseaux pour la récolte 2023