Face aux contraintes liées aux ravageurs, à la disponibilité en eau, à la gestion de la main-d’œuvre… le questionnement stratégique est le quotidien du Gaec de Kerdudé. Toute évolution dans une exploitation, adhérente Dephy ou non, nécessite de lever les freins inhérents à tout changement. Au Gaec de Kerdudé, à Morlaix-Ploujean (29), Christophe Guezennec associé avec son frère cultive sur 63 ha des légumes de plein champ et des céréales pour les rotations. « Nous avons fait le choix de la diversification avec du chou-fleur, du brocoli, du radis noir, des courges, des petits pois, des céréales et du maïs grain… cela nous permet de rester polyvalents », explique le producteur. À l’époque de son engagement dans le groupe Dephy, la salade – production commune à tous les membres du groupe – était cultivée. « Nous avons arrêté ce légume suite à une année de mauvais rendements, mais le point le plus fastidieux résidait dans notre éloignement face au lieu de collecte (2 heures de trajet quotidien aller-retour pour 50 km) avec des contraintes horaires de livraisons imposées en milieu de matinée… rendant l’organisation de travail compliquée. » Absence de solution face à certains ravageurs Aujourd’hui, c’est au sujet du brocoli que les associés s’interrogent. Si les têtes piquetées par le champignon Alternaria sont dorénavant gérées par la sélection variétale en optant pour des variétés résistantes, « faut-il continuer cette culture de printemps et d’été quand les larves de cécidomyie peuvent engendrer 80 à 90 % de pertes en été ? Aucun suivi ne permet de déterminer la date du vol de ce diptère. Si des produits sont efficaces en conventionnel, aucune solution contre cette mouche n’est à ce jour possible en bio. » Peu présent il y a 10 ans, le champignon est recensé sur toutes les parcelles de l’exploitation. Le brocoli est cultivé sur 20 ha, le risque de perte…
Choisir une culture en gérant ses contraintes