Le démarrage des semis de maïs coïncide avec des craintes pour les producteurs de voir leurs cultures attaquées par les choucas. Un couple donne naissance à 5 petits par an, les populations continuent leur progression. 10 à 15 ans, telle est la durée de vie des corvidés. De quoi acquérir une certaine expérience et déjouer les différents leurres imaginés par la société et les agriculteurs en particulier. « Tout au long de sa de vie, le choucas des tours cumule des informations et a une très forte capacité d’adaptation. Il a toujours un coup d’avance », résume Maël Peden, de la FDGDON du Finistère. Le département compte une population estimée à 44 000 couples nicheurs, soit la moitié des effectifs bretons. Dans la littérature, on peut lire que le choucas des tours met 3 jeunes à l’envol chaque année. « On est en réalité plus proche des 5 selon une étude datant de 2010 ; il y a un gros succès reproductif. Nous sommes actuellement en phase de nourrissage, les parents sont en recherche active d’invertébrés. On le voit bien, dès que l’on travaille le sol, il y a une nuée d’oiseaux ». L’oiseau est, comme tous les corvidés, omnivore et opportuniste. Il recherche de la protéine dans la microfaune du sol. Mais cette alimentation « est largement complémentée par du maïs, comme l’a vérifié une étude de l’Université de Rennes I. En plein cœur de l’hiver, on retrouve du maïs dans l’estomac des choucas. C’est une des raisons de son ‘succès’ : l’oiseau devrait normalement subir une mortalité hivernale due à un manque d’alimentation. Or, cette complémentation tout au long de l’année permet un surcroît de population. Le problème est le même pour les sangliers qui disposent d’une fourniture d’aliment quasi inépuisable ». Cependant, le technicien refuse de tirer une conclusion trop hâtive qui consisterait…
Choucas des tours : La menace plane au-dessus des semis