La réunion publique qui s’est déroulée jeudi soir à Plestin-les-Grèves était clairement orientée contre le projet de construction de poulaillers d’un jeune éleveur. La présence d’une vingtaine d’éleveurs a permis de contrebalancer certaines affirmations.
Le collectif « sauve qui poules », appuyé par l’association « sauvegarde du Trégor », a organisé une réunion publique jeudi 6 avril à la salle des fêtes de Plestin-les-Grèves pour expliquer les raisons de leur opposition à la construction de 2 poulaillers sur la commune. Une centaine de personnes étaient présentes dans la salle et la grande majorité était contre le modèle agricole conventionnel. Pour défendre le porteur de projet et ne pas entendre qu’un « son de cloche », la FDSEA des Côtes d’Armor a mobilisé une vingtaine d’éleveurs pour participer à la réunion.
Deux poulaillers pour compenser l’arrêt du lait
Dans la salle, les prises de paroles des personnes contre le projet se sont enchaînées avec les éternels : « Nous ne voulons pas de ces fermes usines ; il n’y a pas de lien au sol ; de l’élevage où le poulet ne voit pas le jour ; il va y avoir encore plus d’algues vertes ; qu’en est-il des rejets d’ammoniac et de la consommation d’eau… » Les réponses des agriculteurs n’ont pas tardé. « Nous sommes bien sur une exploitation familiale gérée par un père et son fils. Le projet de construction de 2 poulaillers est un choix d’entreprise motivé par l’arrêt de la production laitière, ce n’est donc pas un agrandissement de l’élevage », lance Philippe Cherdel, secrétaire général de la FDSEA 22. Et David Labbé, président de la section volaille chair de la FDSEA 22 de poursuivre : « Une partie du fumier va être exportée vers des régions qui sont en manque de matière organique, l’argument développement des algues vertes ne tient pas la route. La construction de ces 2 poulaillers ne va pas générer plus de dégagement d’ammoniac ni de consommation d’eau puisque les éleveurs arrêtent la production laitière et n’auront donc plus de vaches. »
Le projet a reçu toutes les autorisations
Les éleveurs n’ont pas manqué de rappeler qu’en France 52 % de la volaille consommée est importée et que pour reconquérir ces parts de marché cela passe par un développement de ce type de poulailler en volaille standard. « Et derrière ce standard, nous avons des poulets élevés avec de la lumière naturelle dans un milieu enrichi ce qui n’est pas le cas du poulet élevé à l’étranger. » Philippe Cherdel indique que le projet a reçu toutes les autorisations que ce soit de la mairie ou encore de la préfecture et qu’il n’y a plus lieu de s’y opposer. Le président de l’association sauvegarde du Trégor conclut la réunion en en indiquant : « Nous envisageons un recours afin de faire annuler l’avis préfectoral. Avec les moyens que la justice nous donne nous pouvons gagner deux ans. »