Le Gab d’Armor travaille sur l’opportunité d’une petite filière de récupération des coquilles Saint-Jacques afin de produire un amendement « normé » après broyage en carrière. Pour des cultures et prairies en bonne santé, les agriculteurs doivent se soucier du fonctionnement de leur sol, rappellent Yann Yobé et Ludovic André, adhérents du Gab d’Armor. « C’est sans doute encore plus vrai pour nous en agriculture biologique », insistent les deux producteurs de lait costarmoricains. Les sols bretons sont posés sur une roche mère qui leur confère naturellement une certaine acidité. « Mais l’activité biologique du sol en lien avec l’agriculture acidifie également le milieu. Les amendements sont donc nécessaires pour compenser ce phénomène, éviter les blocages et assurer une bonne structure de nos sols », précise Yann Yobé. Ludovic André abonde : « Pendant 10 ans, je n’ai pas chaulé. En formation à la méthode Hérody, j’ai vite compris l’importance des apports calciques : ma terre était devenue plus compacte, moins grumeleuse et la minéralisation moins efficace… » Sur le marché, des produits solubles Mais quel amendement choisir ? « Sur le marché, il existe des produits fins, hyper-solubles et lessivables dont l’action sur le sol est finalement très limitée dans le temps. Il y a assez peu de solutions avec une certaine granulométrie assurant un effet sur la durée », estime Yann Yobé. « À une époque, nous avons utilisé du lithotamne ou du sable coquillier. Seulement leur extraction a clairement un impact négatif sur l’environnement marin. » L’extraction du maërl a ainsi cessé en France en 2011. Les calcaires de carrière commercialisés en Bretagne proviennent, pour les plus proches, de Mayenne et de Loire-Atlantique. Les gisements de craie, marne et dolomie sont encore plus éloignés (Vienne, Nord de la France). Des sables coquilliers sont toujours extraits en baies de Morlaix et de Saint-Brieuc mais demeurent un sujet écologique sensible. Recycler un déchet…
Des coquilles bien broyées pour amender