Généralement très discret dans les médias, Emmanuel Besnier, président-directeur général de Lactalis a répondu aux questions d’Agra Presse. Extraits. Vous parlez de besoin de compétitivité par rapport aux pays qui nous entourent. Cela signifie-t-il qu’il faut des exploitations plus grandes ? Il y a plusieurs modèles. La France est plutôt sur un modèle d’agriculture familiale avec souvent de plus petites fermes que dans le reste de l’Europe. Il y a un problème de productivité et d’attractivité du métier d’éleveur laitier. Une taille un peu plus grande des exploitations est une des réponses mais ce n’est pas la seule. Cela permet d’amortir un certain nombre d’investissements comme un robot de traite pour améliorer la qualité de vie et l’attractivité du métier. Comment inciter les producteurs à produire ? En ayant un prix du lait incitatif. Le prix du lait (payé par Lactalis, ndlr) a augmenté d’à peu près 25 % en France l’année dernière. Il a augmenté globalement partout dans le monde. Aujourd’hui, en Europe et en France, la question est davantage d’améliorer l’attractivité du métier et d’en diminuer les contraintes pour donner envie aux nouvelles générations. Comment voyez-vous le prix du lait évoluer sur l’année ? Nous percevons une consolidation de l’augmentation qui a été faite en 2022 et au moins une stabilité du prix du lait. Le prix du lait sera au moins au niveau de 2022. Aurez-vous besoin de collecter davantage de lait en France ? Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin de collecter plus. On est sur une tendance de maintien de la collecte. L’enjeu pour vous aujourd’hui est donc plutôt de maintenir la production ? La collecte est liée au nombre de producteurs bien sûr, mais aussi aux incidences climatiques, au prix du lait, aux prix du marché de la viande. Il y a des phénomènes de décapitalisation…
« Il y a un problème d’attractivité du métier »