Une délégation du Gab d’Armor et de la Confédération paysanne a été reçue en préfecture pour exposer une nouvelle fois la situation critique de nombreux agriculteurs bio.
Jeudi 13 avril, plus de 200 personnes étaient rassemblées devant la préfecture de Saint-Brieuc à l’appel de la Confédération paysanne et du Gab d’Armor. Mobilisés par la situation préoccupante des producteurs engagés en agriculture biologique qui traversent « une période de crise à fois structurelle et conjoncturelle », les participants voulaient interpeller l’État.
Des mesures urgentes nécessaires
Nouveau président du Gab, Yann Chéritel a d’abord rappelé le changement d’échelle « avec une augmentation entre 2010 et 2021 de la part du bio dans la surface agricole de 3 % à 10 % et une consommation multipliée par 3,5 ». Avant d’insister : « Désormais, nous, paysans bio, représentons 19 % des exploitations agricoles ! L’objectif européen pour 2030 de 25 % de SAU bio est toujours d’actualité. » Revenant au passage sur le rapport de juin 2022 de la Cour des comptes qui pointe « une politique de soutien à l’agriculture biologique insuffisante » en France et qui voit dans le bio « le meilleur moyen de réussir la transition agro-environnementale ».
« Seulement 166 € par ferme »
Mais pour réussir ce challenge, le producteur de lait a insisté sur la nécessité de mesures urgentes de soutien aux fermes et à la trésorerie des entreprises. À ses côtés, Jonathan Chabert, porte-parole de la Confédération paysanne, rebondissait : « En 2021, un milliard d’euros a été trouvé en 15 jours pour la viticulture et l’arboriculture, 300 millions pour la filière porcine en 2022 en quelques semaines… Après un an de demande, la bio n’a reçu que 10 millions. » Soit 166 € par ferme française bio. Pour beaucoup, cela est vécu comme une forme de « mépris ». Le syndicaliste reprenait : « Face à l’urgence, nous demandons une aide égale à ce que les fermes porcines ont reçu. Ces 300 millions seraient un minimum. Mais cette aide, c’est maintenant et pas dans 6 mois ! »