À Médréac (35), Sophie Dartois a remonté un hangar et un poulailler à 500 et 200 m de leur lieu d’origine pour se constituer un site de production ovin optimisé.
Installée en mai 2021, Sophie Dartois a acheté un bâtiment de volailles de chair, qu’elle a exploité 9 mois avec le soutien des cédants, en attendant les mises bas de ses 60 premières agnelles, sous un hangar de 700 m2 acheté et remonté sur site. Depuis, le poulailler a été démonté en avril 2022, pour l’éloigner de l’habitation des cédants : « L’objectif était d’avoir une bergerie en fonctionnement au mois d’octobre, pour les agnelages d’un lot de 140 Romanes. » Les pignons viennent d’être posés : « Cela a représenté une grande année de travail et d’aménagement avec voisins, amis et famille que je remercie profondément pour leur grande aide. Je peux enfin me concentrer sur l’élevage autour de mes 400 brebis : c’est ce que j’aime faire », témoigne, soulagée, la jeune agricultrice.
Une transition sereine
L’élevage ovin, elle l’a découvert en formation agricole avec un autre stagiaire, depuis installé lui aussi en mouton. « À la fin de mon 3e congé de maternité, j’ai entrepris un BPREA avec l’objectif de devenir salariée agricole dans un premier temps. J’aimais aller aider sur la ferme de mon mari (lait + porc). Mon stage initialement prévu en porc s’est finalement réalisé en porc et en bergerie. Et j’ai eu un coup de cœur pour les moutons. » Un vrai coup de cœur, pourtant testé par ses maîtres de stage, et non ébranlé ni par les grands lots d’agnelages ni par le froid l’hiver dans les bâtiments… Elle a poursuivi sa formation ovine comme salariée en transformation laitière, le temps de trouver un site pour monter son projet « compatible avec la vie de famille, dans un rayon de 5 km autour de sa maison, avec du pâturage accessible ». À la 5e visite, elle a ciblé une exploitation avicole, y trouvant ses desiderata dans les moyens de production permettant une reconversion du poulailler en bergerie, 45 ha de SAU dont 35 ha de prairies accessibles et des cédants à l’écoute de son projet, permettant une transition sereine.
204 places au cornadis
L’ossature du poulailler de 1 000 m2 a été conservée et déplacé à 200 m de son emplacement d’origine pour constituer 2 bâtiments de 45×15 et 18×15 mètres, sur une ancienne dalle de béton d’une porcherie, près du hangar remonté, autour d’une cour optimisée et d’un autre local actuellement loué à la Cuma locale. Le bâtiment équipé de 204 places au cornadis, avec un parc de tri, un bureau avec vue panoramique sur l’aire paillée, est en fonctionnement depuis cet automne. L’aménagement d’un quai d’embarquement est également possible. La bergerie accueillera prochainement 200 agnelages en avril/mai. « Je souhaite à terme caler mon cheptel sur 2 lots de reproduction, avec des agneaux en octobre/novembre et en avril/mai », décrit l’agricultrice. Les silos ont été aussi gardés. Ils seront prochainement équipés d’une vis pour l’engraissement des agneaux.
