« Cette année, je vais aussi pâturer des céréales », annonce Stéphane Pype. Cela a moins d’intérêt zootechnique, et représente beaucoup de travail de clôture pour la quantité de biomasse à récolter. « Mais c’est une bonne clé d’entrée pour d’autres échanges parcellaires. Le pâturage dure 24 à 48 heures. » Il faut avancer vite au regard de la faible biomasse de 100 à 800 kg MS/ha et favoriser les animaux à l’entretien sur ce type de pâture, avec des chargements instantanés de 80 à 300 brebis/ha/j. Le pâturage sur céréale a un effet bénéfique sur le rendement (+5 q/ha) à condition de retirer les animaux avant le stade tallage ; « Sinon, l’effet est inverse en fin de tallage avec des pertes de 3 q/ ha, voire 7 q lorsque la montaison commence ». De plus, un second effet est visible quant à la pression fongicide : -61 % de nécroses de septoriose sont observées sur les feuilles. Il n’y a pas d’impact sur la quantité de paille produite, sauf en cas de surpâturage où on peut perdre 5 à 10 cm. Aucune compaction du sol n’a été démontrée. Des études viendront prochainement enrichir ces premières références. Et pourquoi pas le colza ? On parle bien ici de faire pâturer du colza destiné au grain et non du colza fourrager. « Chez moi, les animaux sont habitués à manger ce que je leur propose », recadre Stéphane Pype. Idéalement, le colza est semé au combiné, sur du non-labour : « J’ai remarqué qu’au semoir mono-graine, les brebis prennent un rang et vont jusqu’au bout… » « Pour éviter tout surpâturage, il faut gérer l’avancement au fil avant et fil arrière. » Le chargement instantané peut aller de 100 à 200 brebis/ha avec un temps de présence maximum de 48 heures. « Dans tous les cas, c’est l’observation des plantes qui détermine le temps de présence. L’important est de ne pas toucher à…
Les céréales aussi se pâturent