La couverture végétale des parcelles est le pivot de la stratégie du Gaec du Net. La culture de pomme de terre est une épreuve pour la structure du sol, ces couverts servent à la reconstruire. Éric Jégorel ne sème pas des couverts végétaux de façon « réglementaire », comme il aime le préciser. Autrement dit, l’implantation d’espèces végétales n’est pas pour l’exploitation basée à Évellys (56) une contrainte supplémentaire, mais une force. Au Gaec du Net, les 110 ha de SAU se composent d’herbe et de maïs en partie ensilé pour nourrir le troupeau de vaches laitières, le reste de la sole comprend des céréales, des haricots et des plants de pomme de terre. Pour cette dernière culture, l’itinéraire technique impose des bouleversements de la structure, en amont de la plantation par un billonnage et un tamisage, ou encore à la récolte. Pour garder une structure correcte et une bonne stabilité structurale, les producteurs mènent différents essais en collaboration avec Bretagne Plants. Dans l’un d’entre eux, les buttes d’automne sont recouvertes d’un couvert végétal. Concrètement, la culture de plants de pomme de terre, en tête de rotation, succède à un haricot récolté vers le 20 septembre. À l’automne, « j’épands de la féverole à l’épandeur d’engrais avant billonnage. Le semoir à céréales sème sur les billons de la phacélie, du radis chinois, et du trèfle d’Alexandrie ». Le mélange ne doit pas contenir de graminées sous peine de rendre plus difficile le tamisage de printemps. L’objectif de ce couvert est de capter les reliquats très riches d’après haricot, de travailler le sol grâce aux racines des couverts. « Je sème toujours mes couverts avec 50 % de graine de plus que la dose recommandée, afin de réinjecter du carbone dans le sol. Augmenter la densité a un coût ; mais si on s’applique à bien semer comme une culture,…
Dossier technique
Les couverts sur buttes d’automne structurent le sol