Cette année, malgré la douceur de l’automne, le manque de précipitation a limité les contaminations. À l’inverse, le climat du mois de mars a été plus favorable aux contaminations, mais le risque climatique reste aujourd’hui faible à moyen.
Le piétin verse, maladie du bas de la tige et inféodée à la parcelle, est principalement favorisé par les variétés sensibles, les précédents blés, le type de sol les dates de semis précoces et une pluviométrie élevée avec températures douces pendant l’automne et l’hiver. Toutefois, le climat ne fait pas tout, le risque est très lié aux pratiques culturales à la parcelle, il est donc nécessaire d’évaluer le risque à la parcelle.
Dépendant de l’historique de la parcelle
Le piétin verse est de moins en moins problématique et la lutte curative se cantonne à quelques cas particuliers. Son niveau de pression est très dépendant de l’historique de la parcelle. En effet, la propagation de la maladie est très faible, les spores sont véhiculées à l’automne sur de très courtes distances (quelques centimètres à quelques mètres). Ainsi ce sont les pratiques culturales qui induisent la présence d’un fort inoculum de piétin verse ou non. En cas d’absence de dégâts de piétin verse depuis plusieurs années, le potentiel infectieux de la parcelle est réduit. La nuisibilité directe du piétin verse en l’absence de verse sur des variétés sensibles ne dépasse pas 4-5 q/ha, mais c’est bien la verse dans les situations à risque provoquée par la fragilisation de la tige qui augmente la nuisibilité à 10-15 q/ha. Attention à bien évaluer le risque avant 2 nœuds. Si un traitement est nécessaire, après 2 nœuds, celui-ci ne sera plus efficace, le recouvrement de la végétation ne permet plus d’atteindre le bas de la tige.
Selon la classe de sensibilité des variétés de blé tendre au piétin verse (Geves / Arvalis), pour un score de risque ≤ 5, le risque est faible : il n’y a pas de protection nécessaire. Pour un score de risque entre 6 et 8, le risque est moyen : il faut observer les symptômes à partir du stade épi 1 cm en prélevant au minimum 50 tiges sur l’ensemble de la parcelle. Si moins de 10 % de tiges atteintes de piétin verse: ne pas traiter ; si plus de 35 % de tiges atteintes : un traitement est recommandé (voir encadré). Entre 10 et 35 % de tiges atteintes : la rentabilité du traitement est variable.
Benjamin Collin / Arvalis-institut du végétal