Plus la taille des élevages porcins augmente, plus la part d’aliments fabriqués à la ferme croît. « L’élevage de porcs est de moins en moins hors sol », assure Laurent Alibert, spécialiste de la fabrication d’aliments à la ferme, à l’Ifip. Il intervenait lors de l’inauguration des nouveaux locaux de Skiold, à Pontivy. « Dans l’est de la France, les exploitations comptent autant d’hectares que de truies. Dans l’Aveyron, tous les éleveurs seront fafeurs à court terme ». Dans les régions à faible densité animale, le lien au foncier est plus évident qu’en Bretagne, où 53 % des élevages fabriquent à la ferme, soit en fabrique intégrale soit partielle. La tendance est à la fabrication à la ferme. « Les éleveurs ont tout intérêt à le faire. Il faut prévoir une capacité de stockage suffisante pour pouvoir stocker les céréales dès la récolte, en achetant dans le voisinage, si besoin. 4 années sur 5, c’est rentable ». Production de protéines Le marché de la protéine est tendu. « Le contexte international inquiète (dépendance) ; la demande sociétale évolue, le tourteau venant de l’autre côté de l’Atlantique interroge. Beaucoup de projets de production émergent : Sojaloc, dans le Sud de la France (filière soja), SOS protéines, dans l’Ouest, et Cap protéines (ruminants) ». De nouveaux produits sont apparus, comme le tourteau expeller, ou les tourteaux de tournesol low et high pro. Les protéagineux essaient de se faire une place, mais « le pois et la féverole bénéficient d’un plan de relance depuis 20 ans ; les surfaces ne progressent pas. Quant au lupin, c’est une espèce à peine domestiquée ». La nouvelle Pac, et son éco-régime, pourrait donner un coup de pouce au pois et surtout à la féverole, qui, même si son rendement est inférieur à celui du blé, a un intérêt agronomique dans une rotation. Les méteils ont un intérêt agronomique mais…
Plus de 50 % de fafeurs en Bretagne