La FDSEA, JA 35 et la Chambre d’agriculture invitent tous les agriculteurs et les techniciens à utiliser l’application de signalement de dégâts « afin d’apporter des éléments pour la régulation de la faune sauvage. »
« En bord de parcelle, la bande enherbée a été fortement abîmée par les sangliers », montre Étienne Bricet, éleveur porcin à Acigné (35), situé à proximité de deux forêts. Grâce à la nouvelle application développée par les Chambres d’agriculture, il va pouvoir signaler facilement les dégâts causés par la faune sauvage sur son exploitation.
Une fois l’application téléchargée sur son Smartphone et son compte créé, le signalement est très simple. Il suffit de prendre une photo et de renseigner quelques informations (culture, espèce à l’origine des dégâts, moyens de protection éventuels…). La parcelle est géolocalisée, une estimation des dégâts est chiffrée.
Un état des lieux pour avancer dans la régulation
« Il faut que tous les agriculteurs s’emparent de cet outil », a déclaré Florian Denais, de JA 35, lors d’un point presse le 14 avril. « Tous ces signalements vont nous permettre de faire un état de lieux des dégâts et d’apporter des éléments aux décisionnaires pour une meilleure régulation des populations de faune sauvage. Nous pourrons par exemple demander des battues administratives », explique Yves Rolland, responsable du dossier ‘dégâts aux cultures’ FDSEA 35. « C’est aussi un support pour répondre aux associations avec des données chiffrées », note Christian Mochet, responsable environnement FDSEA 35.
La déclaration pour prise en charge reste à réaliser
Les agriculteurs insistent toutefois sur le fait que « ce signalement ne remplace pas la déclaration de dégâts de gros gibier (cervidés, sangliers) qui aboutit à une prise en charge. » Sur l’exploitation d’Étienne Bricet, les ravages des sangliers ont provoqué une remise en cause du système cultural. « Auparavant, j’implantais du maïs pour ma Faf (fabrication d’aliment à la ferme). Du fait de dégâts constants, j’ai arrêté cette culture il y a deux ans et j’achète désormais de l’aliment », détaille l’éleveur qui cultive du blé, de l’orge de printemps, du colza et un peu de luzerne sur sa SAU actuellement. « Ces cultures peuvent également être mises à mal par les sangliers. J’ai aussi parfois des dégâts de corvidés. » S’agissant des ragondins, « des piégeurs sont actifs sur la commune et en prélèvent suffisamment pour limiter les dégâts. Ils sont indemnisés. »