60% des matières premières ingérées par le digesteur de la Centrale biogaz de Noyal-Pontivy sont d’origine agricole. L’unité de méthanisation injecte 220 Nm3/h de gaz dans le réseau de distribution GRDF.
La toute nouvelle Centrale Biogaz transforme majoritairement des matières agricoles, complétées par des déchets organiques et des co-produits d’industries agroalimentaires et d’établissements collectifs. 60 tonnes de substrats sont intégrées quotidiennement. À la sortie du système de production, le digestat subit une séparation de phases. 19 exploitations agricoles des environs apportent une partie de leurs lisiers et fumiers. Jean-Marc Pedro, éleveur laitier à Neuillac n’y voit que des avantages : « La Centrale biogaz transforme 40 % du fumier de mon élevage (70 UGB). Ils prennent une vingtaine de tonnes toutes les 2 semaines en période hivernale. Mon contrat porte sur 150 tonnes dans l’année. Je gagne en capacité de stockage. Au printemps, je récupère du digestat pour les pâtures. Je récupère autant d’éléments fertilisants que j’en ai apportés. Tous les transports et l’épandage, réalisés par des ETA du secteur, sont à leur charge. Cela donne de la souplesse. À l’avenir, j’aimerais que le digestat soit directement enfoui dans le sol, pour une meilleure efficacité de fertilisation ». David Le Beller, éleveur de porcs à Noyal, apporte une partie du lisier de son élevage de 250 truies : « Je récupère, dans le digestat, autant d’unités d’azote qu’il y en avait dans le lisier. Comme je ne récupère pas la partie solide après la séparation de phase, j’ai moins de phosphore. En parallèle, je gagne un peu en capacité de stockage et il n’y a pas d’odeurs lors des épandages du digestat. C’est appréciable ; j’ai des terres du côté de l’hôpital ».
Échange de paille contre la partie solide du digestat
Christian Gloux, agriculteur engagé dans la démarche dès l’origine du projet, apprécie la dynamique de territoire, malgré l’élan de contestation d’associations, vite oublié : « Pour une tonne de paille livrée, je récupère 3 tonnes de partie solide (digestat) que j’épands sur colza, à l’automne. J’économise 150 €/ha d’engrais minéral et je ne perds rien en matière organique dans le sol. Le digestat est garanti sans métaux lourds compte tenu de la traçabilité des matières premières utilisées ». L’agriculteur pourrait, à l’avenir, apporter des Cive, mélanges de céréales et de légumineuses, voire de la sylphie, une plante résistante à la sécheresse, au fort pouvoir méthanogène.