La Digiferme de Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) évalue une technologie de clôtures virtuelles, développée par la société norvégienne NoFence. Elle permettrait de s’affranchir de clôtures physiques pour parquer les animaux. Dans ce concept, l’animal doit se repérer non pas avec une barrière visuelle, mais sonore. Pour cela, un collier posé sur chaque animal est doté d’un capteur GPS localisant l’animal et d’une batterie solaire. L’éleveur utilise une application mobile pour définir le contour de la parcelle. Lorsqu’un animal s’approche trop près de cette limite, le collier émet des sons de plus en plus aigus pour prévenir l’animal. Si l’animal continue, il reçoit un stimulus électrique, mais de moindre intensité qu’une clôture électrique. S’il franchit la limite, le collier s’inactive et se réactive lorsque l’animal revient dans la zone. Il est donc nécessaire, par mesure de sécurité, de laisser les clôtures physiques au bord des routes, bois… Un apprentissage rapide En 2021, la croissance des animaux et le bien-être animal ont été analysés sur deux lots de 10 génisses allaitantes, un équipé de la technologie NoFence et un lot témoin sur des clôtures physiques. Pour chacun des lots, un pâturage tournant sur cinq parcelles de même taille et sur une même parcelle de prairie permanente a été réalisé. Pour évaluer le comportement des animaux, des caméras réalisant des time lapse (une photo toutes les 5 minutes) ont été positionnées sur chaque parcelle. Des capteurs d’activité (Sensehub) positionnés autour du cou des animaux ont également permis d’enregistrer des informations sur leur activité (rumination, ingestion…). Les essais confirment le bon apprentissage de la technologie par les animaux, en moins d’une semaine. Des pics de sons et de stimulus électriques sont observés : le ratio est de 1 stimulus électrique pour 30 à 40 sons émis. Les animaux ont donc bien compris le fonctionnement de la technologie…
Dossier technique
La barrière sonore va-t-elle remplacer la clôture physique ?