L’interdiction française de commercialiser les tomates bio cultivées en serres chauffées avant le 1er mai entraîne un déclassement de celles-ci vers le conventionnel, ce qui engendre des prix à la baisse et ouvre la porte aux importations. « L’année 2022 a été particulièrement marquée par la crise pour l’ensemble des légumes en agriculture biologique, ainsi que par la sécheresse de l’été dernier », lance Gilbert Brouder, président des Maraîchers d’Armor lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée en amont de l’assemblée générale de la coopérative qui se déroule vendredi 26 mai à Plougrescant. Fin 2022 et début 2023, le bio a profité des cours qui étaient plutôt bons et qui ont permis de transférer de la production bio vers le conventionnel pour désengorger le marché. « La saison dernière, 12 % des tomates bio ont été transférées vers le conventionnel. Cette possibilité de dégagement nous évite des déconversions et permet de passer la crise », explique Yvon Guillou, président de la section bio des Maraîchers d’Armor. Les producteurs dénoncent un contexte réglementaire faisant perdre un quart de la valeur en tomates bio avec une réglementation française qui favorise l’importation. « Depuis 3 ans, nous ne pouvons plus vendre un légume bio cultivé en serre chauffée avant le 1er mai. Les tomates et autres concombres bio vendus en magasins avant avant cette date viennent donc de l’étranger où les règles ne sont pas les mêmes. Pendant ce temps, notre production bio est déclassée en conventionnel », déplore Anne-Marie L’Aminot, directrice des Maraîchers d’Armor. Stocker les excédents de pluie pour arroser si besoin Les producteurs légumiers n’ont pas attendu la sécheresse de 2022 pour anticiper la gestion de l’eau. « Depuis plusieurs années, les producteurs sous- abri ont créé des réserves d’eau pour récupérer l’eau de pluie collectée par les gouttières des serres. Aujourd’hui, 90 % des producteurs sont équipés de ce type…
La tomate bio a perdu un quart de sa valeur