Les annonces de la chute des populations d’oiseaux et d’insectes suscitent à chaque fois un atterrement. D’autant plus qu’il ne s’agit pas seulement de la disparition de 3 moineaux et 2 abeilles mais bien de déclin massif de la faune sauvage. Pas besoin d’études scientifiques d’ailleurs pour se rendre compte du drame qui se joue sous nos yeux. Entendre le coucou au printemps est en effet devenu très rare, tout comme le courlis qui a déserté les prairies en même temps que les nuées de papillons. Cet affaissement du vivant n’est pas exclusif aux terres agricoles. Il concerne tous les milieux : ville, forêt, milieu aquatique.
Dès lors que les faits sont établis et que les causes sont identifiées, pourquoi tant de tergiversations pour agir ? C’est notamment le cas pour la mise en œuvre du Pacte vert européen qui est pilonné avec constance depuis son annonce. Pourtant, l’objectif de « ramener la nature dans toute l’Europe » est louable. Louable car il s’agit de restaurer les écosystèmes endommagés pour offrir un monde enviable et vivable à nos enfants. Non pas pour simplement leur offrir le spectacle d’une nature foisonnante mais parce que la chaîne du vivant est un tout. On le sait aujourd’hui : dès qu’il manque un maillon, c’est l’ensemble de l’écosystème qui dysfonctionne. Ainsi en va-t-il, par exemple, de l’absence de pollinisateurs qui affecte profondément les rendements agricoles.
S’opposer à l’action restauratrice apparaît en conséquence irresponsable. Hélas, comme souvent, l’intérêt à court terme prévaut sur la nécessité à long terme. La perspective des élections européennes en 2024 rendra l’exercice encore plus difficile pour la présidente de la Commission européenne. Gare au miroir aux alouettes.
