« Alors que la loi Descrozailles a entériné des évolutions majeures dans le rééquilibrage des relations entre fournisseurs et distributeurs, suscitant l’enthousiasme des industriels, nous faisons en parallèle le constat alarmant du déséquilibre des relations entre les Organisations de producteurs (OP) et ces mêmes industriels », alarment les responsables de Poplait dans un communiqué du 2 mai. L’Association d’OP du secteur laitier regroupe 10 OP sur le Grand-Ouest, soit près de 5 000 exploitations et 3,2 milliards de litres de lait. « Non seulement les lois Égalim restent trop peu appliquées dans les relations entre les OP et les industriels – et encore moins contrôlées ni sanctionnées – mais surtout, elles donnent l’illusion au consommateur d’une protection des revenus des producteurs. »
Les responsables de Poplait dénoncent « avec force les pratiques sournoises d’approvisionnement en lait qui mettent à mal le dynamisme et le renouvellement des exploitations : exclusivités déguisées, refus de transmission des données de facturation, contournement des OP au profit de contrats individuels, refus de négociation, pratiques et clauses d’alignement concurrentiel, refus de cogestion des volumes, prix unilatéraux sans justification, suppression de primes… Les seules perspectives de la production laitière seront-elles celles de la soumission, de la dépendance à un seul acheteur, du déclin sur le grand ouest, le tout en faveur des importations ? Poplait s’y refuse » et réclame « de toute urgence le soutien des pouvoirs publics pour donner de l’élan aux projets collectifs portés par et pour les producteurs. Le renforcement du pouvoir de négociation des producteurs doit être une priorité absolue. »