Conseiller en conduite de troupeau, Jean-Marc Héliez rapporte que les épisodes de chaleur sont toujours des moments délicats pour les vaches. L’impact négatif sur la reproduction notamment se paie sur la durée. En 2022, la Bretagne a connu « deux grands coups de chaud », se remémore Jean-Marc Héliez qui intervient comme conseiller auprès d’une clientèle d’élevages majoritairement engagés en système intensif et en traite robotisée (et pour beaucoup équipés de ventilateurs en bâtiment). « En juin, quand le mercure est monté autour des 40 °C, c’était une chaleur intense mais sèche. Les animaux ont semblé traverser cette période sans trop de conséquence sur la production », estime le vétérinaire – nutritionniste. Pour lui, les vaches ont en revanche beaucoup plus souffert entre la mi-août et la mi-septembre. « Cette phase était marquée par des journées à 25 °C mais davantage saturées d’humidité. N’oublions jamais que quand on parle de stress thermique, en plus de la température, l’hygrométrie est un facteur prépondérant. » Rappelons qu’à 25 °C pour 40 % d’humidité relative, le bovin subit déjà un stress léger à modéré. « Et on commence à voir un impact sur les performances ou la santé. Or en Bretagne, selon les secteurs, même aux beaux jours, nous avons souvent une hygrométrie importante », rappelle Jean-Marc Héliez. « Sur cette période donc, c’est très net, les troupeaux ont vraiment calé. Y avait-il un effet d’accumulation avec le premier coup de chaud de début d’été ? », s’interroge-t-il. Des répercussions à long terme sur la reproduction Pour le vétérinaire, les étés ont toujours des répercussions qui durent dans le temps. D’abord sur le niveau d’étable : « C’est le plus visible. Et souvent les vaches mettent plusieurs jours à remonter la pente après un épisode de forte température. Surtout, les pics de production écrêtés par les coups de chaleur écrêtent toute la…
Dossier technique
« Tous les ans, les taux de gestation se dégradent en fin d’été »