Lors d’une tournée régionale (22-27 mai), la projection du documentaire Croquantes créé autour de témoignages d’agricultrices de l’Ouest offre des rencontres où le cinéma devient support et prétexte à dialoguer ensemble sur la place actuelle des femmes dans les fermes.  

En lien avec l’association Hector et Nestor, la Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité de Bretagne (DRDFE) organise une tournée de projections-rencontres autour du documentaire « Croquantes ». Les objectifs de cette démarche sont nombreux : « Mettre en lumière des initiatives féminines inspirantes du monde agricole afin de motiver l’insertion professionnelle des femmes et de favoriser leur autonomie économique, permettre une meilleure connaissance des droits des femmes, des ressources et nouveaux dispositifs à leur disposition en milieu rural via les temps d’échanges suivant les projections en présence d’acteurs locaux engagés », explique Ahez Le Meur, directrice de la DRDFE. « Ces moments sont aussi l’occasion de libérer la parole et de mettre en réseau dans les territoires sur la question de l’égalité professionnelle femmes-hommes. »

La reconnaissance du travail des femmes

Créée en 2014, l’association « Les Films Hector Nestor » développe le programme Femmes, Territoires et Transformations. Elle réunit des personnes historiquement engagées en milieu rural partageant l’envie de produire « un cinéma d’intervention sociale ». Co-réalisé par Isabelle Mandin et Tesslye Lopez, le récent documentaire (2022) Croquantes met en lumière des agricultrices de Loire-Atlantique et de Vendée. « Au cours de rencontres en groupe, ces dernières se découvrent, se forment, apprennent de leurs différences, débattent, se livrent, osent dire… Dans cet espace collectif, elles abordent leurs difficultés au quotidien, la faible reconnaissance de leur travail par la profession, la question du partage des tâches entre vie professionnelle et vie de la famille et questionnent ce modèle agricole qui peine à leur laisser une place qui leur convient », explique Émilie Serpossian, chargée de production.

Débattre après la projection

En 1,5 heure, à travers les témoignages et portraits croisés de ces « héroïnes », de nombreuses questions sous-jacentes à la vie de tous les jours des agricultrices sont posées sur la table : le corps féminin et le geste au travail, les difficultés et inégalités vécues, la rémunération et le statut, la collaboration dans la mixité,
le rapport à l’environnement, les nouvelles pratiques agricoles, les envies de transformation de ces femmes pour lutter contre les violences sexistes… Le temps d’échange associé systématiquement à la projection offre alors un espace d’expression et de dialogue privilégié. « Le cinéma peut être un formidable outil de changement. L’objectif est d’encourager le débat public et le questionnement de chacun en s’appuyant sur des exemples proches, inspirants et accessibles », termine Émilie Serpossian.

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