La restauration hors foyer représente 7,6 milliards de repas par an, soit 2 repas par semaine. La moitié concerne la restauration collective « qui doit mettre dans ses assiettes l’agriculture demandée par les élus et les citoyens ».
« La montée en gamme souhaitée par les élus, les consommateurs, les associations a été suivie d’effets sur les exploitations mais aujourd’hui, face à l’inflation, certains de ces produits se retrouvent sans débouchés », constate Antoine Hardy, éleveur à Bréal-sous-Montfort (35), responsable notamment du dossier « Manger français » à la FDSEA 35.
« La restauration hors foyer, les commandes publiques doivent prendre leur part face aux difficultés rencontrées. La loi Égalim qui exige au moins 50 % de produits de qualité et durables et au moins 20 % de produits biologiques n’est pas complètement appliquée », a-t-il ajouté lors d’un point presse le 30 mai à Rennes.
Une lettre aux élus décideurs
Les élus de la FDSEA ont souhaité en particulier attirer l’attention sur le bio. « Après l’essor de ces dernières années, sa consommation est en baisse d’environ 9 % en valeur. Un recul inédit depuis 20 ans. » Dans une lettre adressée aux associations des maires, au Conseil départemental, aux EPCI (intercommunalités) d’Ille-et-Vilaine, ils précisent qu’en 2021 les collectivités publiques n’ont utilisé que 6 % de produits bio et parfois venant de l’étranger. La restauration collective est pourtant « un relais majeur » pour la bio.
Alors que les importations de certains produits comme la volaille progressent, les agriculteurs demandent aux acteurs de valoriser des produits bio et locaux. Ils peuvent être accompagnés via la démarche Breizh Alim’. Comme le soulignent les syndicalistes, ces achats sont une façon d’agir « pour le maintien des fermes bio sur vos territoires. Certaines sont en grande difficulté, d’autres en faillite. »
Faire passer des hausses dues à l’inflation
Les responsables FDSEA sont aussi revenus sur l’inflation. Alors que les matières premières représentent 1,68 € sur le coût d’un repas dans les cantines de 7,30 €, « il faudrait une augmentation de 40 cts pour répondre à l’inflation et à la loi Égalim. Ce n’est pas aux agriculteurs de subir l’inflation. » D’autant plus que les charges vont rester « durablement élevées sur les exploitations. »