De l’élevage à la culture

15981.hr|15982.hr - Illustration De l’élevage à la culture
Les rencontres commencent en général par une visite d’exploitation. Le Gaec des Landelles a présenté
Quels que soient leurs moyens de production, les agriculteurs adhérents à un groupe Dephy puisent leurs idées dans chaque expérience et se forgent leurs opinions et pistes de recherche à base d’échanges constructifs.

Si le groupe Dephy de Lamballe est diversifié en ce qui concerne le type de production (lait ou porc), la taille des troupeaux, la SAU, les systèmes en bio ou conventionnel… c’est aussi sa richesse. « Tout le monde a à apprendre de l’autre », plaident d’un commun accord les 12 adhérents en visite ce jour-là sur le site principal du Gaec des Landelles, à Plaine-Haute (22), avant d’échanger tout l’après-midi sur leur point commun : les cultures. Le sujet du jour qui les rassemble tourne autour des rotations et du machinisme : ‘Quel travail du sol pour gérer les adventices dans un système de culture’. « Que l’on cultive 15, 30 ou 100 ha, la problématique reste la même. Ce n’est qu’une question d’échelle, tout est transposable. »

De la paille broyée

Sur les 5 rendez-vous annuels du groupe, certaines rencontres commencent par une visite de l’exploitation : « Une étape importante car c’est à ce moment-là que l’on comprend mieux le fonctionnement du système et la gestion des effluents et que l’on peut glaner des idées », apporte un éleveur. À l’instar du système de paillage automatisé illustré par l’hôte du jour : produisant 3,15 millions de litres de lait avec 320 vaches laitières, la paille produite sur les 140 ha de céréales est récoltée en big, broyée (2,5 – 3 cm) par rotocut, et 3 bigs sont épandus chaque jour avec système de paillage innovant à raison de 4,5 kg de paille par jour et par logette. « Avec de la paille broyée, pour un même poids, on absorbe plus », témoigne Yann Loyer. Une idée qui trouve écho chez certains du groupe, déplorant que leur fumière accumulée soit difficile à gérer par temps de pluie. La traite est assurée par un roto extérieur : un tour de manège permet de traire 50 vaches en 15 minutes.

Un affouragement le plus simple possible

Sans surface accessible sur le site principal, l’alimentation est basée sur les fourrages stockés. 165 ha de maïs sont semés chaque année, en mélange de variétés, comme pour les céréales. La gestion du temps de travail est optimisée. Aussi, pour gagner du temps, il n’y a pas de mélangeuse. L’herbe ensilée est distribuée en sandwich avec le maïs dans la remorque distributrice (21 t en un passage). La taille des 2 silos impressionne le groupe. « Quand on ensile, le 1er gros chantier est de 80-100 ha. L’ensilage de maïs est fait en 2 jours. Notre organisation est rodée : la facturation de la Cuma à l’heure rotor nous incite à mettre le nombre de remorques nécessaires ! », explique Yann Loyer.

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Automatisée, la distribution de la paille épand 4,5 kg de paille par jour et par logette.

Analyser les itinéraires techniques

Ludovic André, agriculteur à Erquy (22), vient de terminer la conversion bio de son exploitation au 1er mai. « Mes vêlages sont groupés à l’automne pour fermer la salle de traite l’été, pour m’adapter à la pousse fourragère sur les 28 ha accessibles (sur les 54 ha de SAU) autour de mon bâtiment ». Dans son assolement, il a 5 ha de maïs et 8 ha de mélange céréalier. « Je travaille avec les couverts végétaux, en visant une couverture permanente des sols. Sur un sol couvert, les adventices se multiplient moins. Dans le groupe, nous mettons en commun nos itinéraires techniques, analysons le matériel choisi et son impact et échangeons selon les contraintes de chaque exploitation ». Si pour certains c’est la simplification globale du système qui prime de par la taille de l’exploitation, lui « travaille et peut affiner à la parcelle. C’est un réel partage, un échange d’expérience et une véritable émulation que d’échanger dans un groupe aussi différent ».

Gagner en autonomie

Ce groupe Dephy a démarré en 2011, dans le cadre du Plan Ecophyto. 3 exploitations participent depuis le début, 4 depuis 2016, 5 nouveaux ont rejoint le groupe en 2022. Les objectifs et motivations sont identiques pour tous : chercher et partager les solutions qui permettent de gagner en autonomie d’intrants (fertilisation, phytosanitaire) et autonomie décisionnelle sur les cultures, et, pour plusieurs, l’autonomie alimentaire du troupeau. Les 5 rencontres annuelles sont toujours très conviviales et appréciées, complétées par des RDV individuels ou en petits secteurs qui permettent de garder le lien. Frédérique Canno, Ingénieur réseau Dephy Chambre d’agriculture


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