L’élevage de Yannig Raoul se situe à Crozon (29), là où les parcelles séchantes sont rapidement freinées quand la belle saison arrive. À cela s’ajoutent 15 ha concernés par un captage d’eau avec des contraintes quant à leur valorisation. Pourtant, l’éleveur arrive à nourrir son troupeau de 45 mères limousines, sur un système quasi exclusivement herbager et intégrant des betteraves fourragères dans la rotation. Éviter la concurrence du chiendent Les betteraves fourragères « sont semées début mai. Avant, je les implantais après la fauche de l’herbe ; je préfère désormais les semer après orge pour qu’il y ait moins de chiendent », note l’éleveur, qui témoignait lors d’une journée Innov’Action organisée par la Chambre d’agriculture. Deux désherbages sont réalisés à 10 jours d’intervalle, suivis d’un ou de deux binages. Ces betteraves « sont très bonnes pour la qualité de la viande », observe l’éleveur qui vend la totalité de sa production en direct. « Je ne fais pas pâturer ces betteraves, car elles sont produites dans les parcelles les plus éloignées ». Yannig Raoul préfère conserver le maximum de surfaces accessibles autour du bâtiment construit en 2021. La betterave est très bonne pour la qualité de la viande « La betterave est acidogène, mais c’est un très bon complément si elle est complétée par du foin », explique Hélène Chancerelle, conseillère en viande bovine à la Chambre d’agriculture. « Il faut faire des analyses de MS, de teneur en énergie et d’azote, car il peut y avoir de grosses différences. Les quantités à apporter sont à adapter à la morphologie de l’animal, tout en ne dépassant pas un maximum de 4 à 5 kg MS par bête ». Yannig Raoul distribue en hiver ces betteraves entières, ce qui semblerait faire davantage saliver les animaux avec pour conséquence une meilleure assimilation des éléments nutritifs. …

---