Le piétin échaudage visible tardivement cette année

Les pertes de rendement liées au piétin échaudage peuvent aller jusque 50 % du rendement.

16355.hr - Illustration Le piétin échaudage visible tardivement cette année
Piétin échaudage en grands foyers avec tassement de la végétation.

Habituellement, les symptômes du piétin échaudage sont visibles en cours de montaison, voire durant l’hiver pour les situations graves. Cette année, les symptômes en cours de montaison sont souvent passés inaperçus en lien avec une pluviométrie du mois de mars importante avec des apports d’azote très bien valorisés. Ainsi même avec un système racinaire atrophié, les plantes ont pu avoir à disposition facilement de l’eau et de l’azote pour continuer leur croissance. Néanmoins, l’arrêt des pluies mi-mai accompagné de forte ETP a asséché rapidement l’horizon en surface. Les plantes ayant un système racinaire déficitaire et superficiel se sont retrouvées en grandes difficultés. L’échaudage a été inévitable. Pour les plantes saines, malgré les fortes ETP, le réservoir en eau du sol a été très bien rempli jusque mi-mai, le réservoir facilement utilisable n’a été épuisé qu’à partir de fin mai contre fin avril en 2022. Malgré l’état de sécheresse en surface, avec un système racinaire sain, les céréales peuvent trouver de l’eau plus en profondeur, ce qui n’est pas le cas des plantes parasitées.

Quelles mesures prendre ?

Le levier génétique ne pouvant pas être mobilisé pour le piétin échaudage, il est important de mettre en œuvre plusieurs leviers pour réduire la pression du champignon sur la parcelle :

• Limiter la présence de couvert et repousses de graminées en interculture et en cultures (dont les adventices graminées type ray-grass) : en l’absence de plantes-hôtes, la pression en piétin échaudage diminue en l’espace de 2-3 ans. Intégrer d’autres cultures dans la rotation (colza, protéagineux, pomme de terre, oléagineux). 

• Retarder la date de semis.

• Sur les parcelles avec un passif de piétin échaudage, il est plus prudent d’associer un traitement de semences Latitude XL sur blés et orges (efficacité de 50 %).
• Ne pas remonter le pH trop rapidement par le chaulage.

• En cas de pailles non exportées : veillez à broyer finement les pailles et à les répartir du mieux possible.

Benjamin Collin et Élodie Quéméner (Arvalis)

Comment bien identifier la cause de l’échaudage ?

Le piétin échaudage n’est pas forcément le seul responsable des phénomènes d’échaudage cette année. On observe aussi, dans une moindre mesure de nuisibilité, la présence de maladies du pied : piétin verse et rhizoctone. La présence de JNO peut également mettre à mal le remplissage des grains et les amener à échauder. En 2022, les épis noirs échaudés étaient souvent associés à des pieds atteints par la JNO. Même si l’impact sur le rendement de ces derniers bioagresseurs est moins important que le piétin échaudage, il est important d’identifier le responsable pour adapter au mieux les pratiques pour les semis 2024.


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