Les manoirs bretons livrent leurs secrets

L’histoire et les différents types de manoirs que l’on trouve en Bretagne sont retracés et modélisés au musée des manoirs bretons à Bulat-Pestivien.

16517.hr - Illustration Les manoirs bretons livrent leurs secrets
Michel Morel présente une des nombreuses maquettes de manoirs bretons qu’il expose dans son musée.

Musée des manoirs bretons à Bulat-Pestivien (22)

En 1998, Michel Morel et sa femme ont acheté le manoir de Bodilio à Bulat-Pestivien qui date de 1550. « Avant de venir vivre en Bretagne nous étions dans l’Oise. Dans les années 80, j’ai construit un bateau et chaque année nous prenions la mer pour venir passer des vacances en Bretagne. Lorsque l’on ne pouvait pas naviguer on se promenait dans les terres. C’est lors d’une balade que nous avons eu l’envie d’acheter un lieu remarquable pour en faire un gîte-chambre d’hôtes avec un restaurant et nous avons eu un coup de cœur pour ce manoir qui se prêtait bien à notre projet », raconte Michel Morel. Cinq années de travaux ont été nécessaires pour redonner vie au manoir historique et créer le restaurant et les hébergements. Pour des raisons de santé le couple a arrêté cette activité en 2009. 

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Le manoir de Bodilio à Bulat-Pestivien.

Des maquettes à l’identique

Michel Morel s’est très vite passionné pour les manoirs et leur architecture. En 2006, il monte une association basée sur l’art, la culture et le patrimoine de Bretagne et en profite pour créer le musée des manoirs bretons. Depuis 2007, le musée a enregistré 11 500 visiteurs. Il est composé de 2 salles principales séparées par un couloir qui est consacré au travail des artisans et des architectes qui ont œuvré sur les manoirs. Michel estime qu’entre 1380 et 1650 ont été construits en Bretagne 12 000 manoirs, châteaux, églises et autres chapelles. « J’expose 60 maquettes différentes de manoirs dans le musée, toutes construites de mes mains. C’est la consultation de centaines de documents, plans, ouvrages et archives ainsi que de nombreuses observations sur sites qui m’ont permis de créer cette collection unique. »

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Certaines reproductions de manoirs sont animées.

Le musée regorge de panneaux explicatifs, de documents d’époque et d’éléments interactifs. L’ancien restaurateur d’objets d’art est doué de ses mains et très minutieux pour reproduire les différents types de manoirs dans les moindres détails. Les maquettes sont fabriquées avec toutes sortes de matériaux suivant l’aspect final désiré : bois, polystyrène, résine acrylique, enduits, carton, lichens, flocages divers, tout cela avec des effets de peinture qui permettent d’approcher au plus près le réalisme. Il faut en moyenne 120 heures de travail pour réaliser une reproduction de manoir. Certaines ayant une vue en coupe pour révéler l’intérieur de l’édifice ont demandé plus de 450 heures de travail. Dans le musée Michel a affiché une grande carte des Côtes d’Armor sur laquelle il a répertorié près de 600 manoirs et châteaux. « C’est un travail de fourmi car tous ceux qui apparaissent sur la carte, je suis allé les découvrir sur place. Certains sont même reproduits à l’identique sous forme de maquettes. » 

Un retour sur l’âge d’or de la Bretagne

Le maître des lieux est aussi un passionné d’histoire et il profite de la visite pour revenir sur l’âge d’or de la Bretagne. « Alors que le royaume de France est en pleine guerre de 100 ans, la Bretagne en profite pour devenir une place forte du commerce maritime. Mais il n’y a pas que la zone côtière à en profiter, le Centre-Bretagne devient incontournable grâce aux cultures de lin et de chanvre. Des matériaux qui vont servir à fabriquer des cordages mais aussi des voiles pour les bateaux. » Il cite l’exemple de la Santa Maria, la Pinta et la Nina, 3 bateaux qui étaient équipés de voiles de lin breton et ont permis à Christophe Colomb de réaliser la première traversée de l’océan Atlantique en 1492. La visite du musée de Bulat-Pestivien permet de revenir sur l’histoire de notre région et de regarder différemment les manoirs qui se trouvent aux 4 coins de la Bretagne et près de chez nous. Aucun visiteur ne repart du musée sans donner l’adresse d’un manoir que Michel ne connaît pas encore pour ajouter un point de plus sur la carte et permettre à ce passionné d’aller sur le terrain découvrir de nouveaux lieux.

Apprendre l’enluminure sur parchemin ou la fresque sur enduit de chaux

L’association « Arts, cultures et patrimoine » propose des cours pour se former à l’enluminure sur parchemin, aquarelle classique, fresque sur enduit de chaux, vitrail classique au plomb ou encore peinture acrylique sur toile. « Ces cours sont de véritables thérapies pour combattre le stress ou simplement pour acquérir des techniques rares. Cela ne demande pas d’aptitudes au dessin ni de culture artistique. Le matériel de base est fourni et j’apprends aux participants le maniement des outils spécifiques. » De plus tout cela se passe dans le cadre magnifique du manoir de Bodilio.


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