Les plantes indésirables détectées par drone

Un outil innovant, basé sur la combinaison des technologies drones et de l’intelligence artificielle, permet aux agriculteurs de garantir la qualité sanitaire de leurs produits.

16467.hr - Illustration Les plantes indésirables détectées par drone
Des plants de datura, parfois peu développés, détectés dans une culture de haricots. Le système était présenté lors de la journée La terre nous réunit, d’Eureden, à Baud.

Datura, morelle, ambroisie et autres plantes indésirables n’ont qu’à bien se tenir. Éparpillées dans les cultures, elles sont géolocalisées par analyse d’images captées par drone. Les fichiers cartographiques sont transmis sous trois jours par Telespazio France, développeur de la technologie, à l’agriculteur, qui peut les utiliser de trois manières. Après avoir préalablement téléchargé l’application sur son Smartphone, il peut parcourir sa parcelle, en marchant, retrouver les plants localisés (à quelques centimètres près) et les arracher. Les données peuvent aussi être intégrées dans la console du tracteur pour guider le pulvérisateur. Seules les plantes indésirables seront aspergées d’herbicide spécifique. Ces informations peuvent aussi être intégrées à l’ordinateur de bord de la récolteuse qui s’arrêtera devant les adventices. Le survol par drone, l’analyse des images et la transmission des données vaut 50 à 60 euros par hectare pour la détection du datura (25 € pour la morelle). « En 2022, nous avons travaillé sur 25 000 hectares, essentiellement des cultures de maïs (pop-corn), dans le Sud-Ouest », indique Francis Jumel, responsable du pôle agriculture de Telespazio. 

Sur diverses cultures à différents stades

La société intervient sur des cultures diverses, telles que le tournesol, le sorgho, le sarrasin, les pois, les haricots, à différents stades, pour différentes adventices (voire, pour des corps étrangers). « Nous pouvons, par exemple, intervenir très en amont pour identifier le risque datura ou ambroisie au plus tôt, avant fermeture de l’inter-rang de la culture mais aussi, de façon plus tardive, jusqu’à une semaine avant la récolte ». Le système peut venir à l’aide du désherbage mécanique. La bineuse, équipée des dernières technologies de guidage, travaillera l’inter-rang, seulement aux endroits nécessaires pour éviter de favoriser la germination d’autres graines d’adventices. 

Globalement, le nouvel outil permet aux agriculteurs de gagner du temps, d’économiser des produits phytosanitaires, de programmer des stratégies de lutte sur les rotations à venir. Aux collecteurs, il permet de garantir un approvisionnement de qualité, de conforter leur image et leur réputation auprès de leurs clients. 

Hautement toxiques

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante invasive, très concurrentielle qui se développe dans de nombreux milieux. Elle est problématique pour le tournesol, le soja et le maïs, avec des niveaux d’infestation variables. Au-delà des menaces pour l’agriculture, elle constitue un enjeu de santé publique (allergènes). Le datura est également concurrentiel pour les cultures légumières de haricots, pois et flageolets. Elle contient des substances hautement toxiques. 


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