Gurvan et Erwan Sagory ont fait évoluer la ferme familiale vers un système pâturant qui leur convient aussi bien en organisation du travail qu’en résultats économiques. À Trédaniel (22), Gurvan Sagory s’est associé à ses parents en 2014. L’exploitation compte alors 30 vaches (260 000 L de lait livrés par an) et un atelier naisseur – engraisseur de 100 truies. À l’époque, la sortie du régime des quotas provoque un changement d’orientation. Départ difficile avec un lait à 270 € / 1 000 L « Même si nous aimions les deux productions, il y avait un choix à faire. D’un côté, à mon installation, la laiterie Eureden accordait 400 000 L de référence laitière supplémentaire. De l’autre, la rénovation du bâtiment engraissement sur sciure vieillissant représentait trop d’investissement. Nous l’avons aménagé en stabulation en l’équipant de 74 logettes. Jusqu’au départ en retraite de mon père et l’abandon du porc en 2018, nous nous sommes donc concentrés uniquement sur le naissage », se rappelle le Costarmoricain. Si l’objectif n’est pas de produire tout le volume, le troupeau s’élargit à 50 laitières « sans achats extérieurs ». Cependant, pour le jeune éleveur, le démarrage est délicat. « Compliqué de se lancer quand le prix du lait de base est à 270 €/1 000 L. Dès le 20 du mois, je recevais des SMS d’alerte de trésorerie de la banque. Je venais de quitter un poste de salarié pour me retrouver à faire du bénévolat car la crise du lait ne me permettait pas, au départ, de me verser un salaire… », confie Gurvan Sagory. Entre l’envie de voir ses animaux davantage dehors et la réalité économique comme « déclic », l’idée d’un système plus pâturant fait son chemin. « Une transition que je ne savais pas trop par quel bout prendre ! Le pâturage tournant, c’est beau sur le papier. Mais quand tu débutes, tu ne sais pas quand rentrer ou…
Témoignage d’éleveurs : « Épanouis dans notre métier »